Fin de l'éveil préconçu

Ici plusieurs textes à la suite, écrits en 2013, qui m'ont permis d'en finir définitivement avec une vieille ombre : l'éveil. Ils pourront aider tous ceux atteint d'"éveillisme" ou pas encore conscients des limites de cet ancien paradigme qui fait encore tant d'émules. Il s'agit plutôt d'une redéfinition de ce que l'on peut entendre par "éveil", et pas d'un déni de la possibilité que nous avons en tant que conscience à nous retrouver et à évoluer. J'en profite pour y préciser justement la notion d'éveil naturel.
Ces textes sont écrits dans un style familier, et je ne les ai pas fignolés, donc vous pourrez y trouver peut-être pas mal de coquilles !
Amusez-vous bien !

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On commence doucement.



Le réel est un comme structuré selon la logique des fractales. Le Vivant, l'univers semble avoir une intelligence fractale, c'est-à-dire qu'elle se dépasse toujours elle-même pour accéder à des schèmes de plus en plus vastes, incluant toujours plus de données et de possibilités. A chaque nouvelle expansion vous découvrez une nouvelle façon d'expérimenter et de vous représenter le Vivant. Chaque nouvelle dimension dépasse, tout en incluant toutes les dimensions précédentes.
Cette évolution vivante n'est pas le fruit d'une complexification mentale. Elle se fait naturellement et sans effort, lorsque nous avons déjà intégré la réalisation que toutes les structures et représentations sont relatives et passagères. Nous ne cherchons donc pas la vérité ou la plénitude au travers d'une quête auprès du monde des formes. Nous explorons et découvrons simplement d'autres modalités de l'être, qui nous grandissent d'autant que ce que nous pouvons contenir dans notre conscience consciente, et intégrer dans notre réalité quotidienne. Cet épanouissement, ou cette expansion est naturelle et se fait sans effort, à son rythme, nous ne sommes plus poussés par l'avidité de comprendre ou d'obtenir un éveil ou une réalisation de plus. L'essentiel a déjà été vu. Le mouvement créatif naturel advient de lui-même, et il y a beaucoup d'enthousiasme à vivre et expérimenter une réalité qui ne cesse de se transformer et de se révéler toujours plus belle et mystérieuse !

La vie est bien plus libre et créative que tout ce qu'on a pu créer jusque là en tant que civilisations. Toutes les sciences, les arts et les spiritualités n'ont pas encore été révélées, et Dieu sait s'il y en a ! Donc ce qui était pour nous l'éveil terminal (définitif), n'est qu'un accès à une probabilité du multivers comme une autre. Un espace dans la forme, une semaine de vacances dans le désert… La sagesse du vieux sage indien d'il y a plusieurs siècles. D'autres versions sont arrivées entre temps, et on en a fini de croire qu'on avait trouvé la meilleure, la seule valable, la supérieur, parce que c'est celle qu'on avait rencontré, nous, dans notre vie, dans notre époque, sur notre planète dans notre dimension. Si nous pouvions comprendre que notre compréhension (aussi éveillée soit-elle) n'est ni la seule, ni la meilleure, mais que des façons et des profondeurs d'éveil, il en existe un nombre incalculable dans l'Univers. Et que si éveil il vous arrive, c'est bien pour vous permettre de vous ouvrir à cela, au lieu de simplement continuer de regarder en-dessous pour continuer de vous complaire d'être au-dessus. Il y en a qui semblent bien loin en-dessous et qui sont en fait bien loin au-dessus. A ce jeu là, on comprend que la "position" existentielle ou spirituelle ou de conscience est juste une différence (comme il y a différentes formes et différentes couleurs ou pays) et n'a rien à voir avec une quelconque supériorité ou pertinence supérieure. Bref, même éveillé, vous n'avez rien de spécial ; vous êtes juste le gars qui a rencontré une pépite d'or dans la rivière, en l'ayant cherché ou pas.

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La voie du milieu est comme un espace. Un espace d'émergence et de création continuelle.
Je ne peux pas suivre cette voie, elle s'invente, se découvre à chaque instant.
Les approches classiques et connues portent en elles le "déjà fait", le connu, elles n'ont ni fraîcheur ni "pétillance". Elles sont faciles dans la mesure où on sait à quoi s'attendre. On y a défini un moyen et une fin. On sait ce que l'on cherche et on sait comment faire.
On y a défini ce qu'était l'"éveil" ou la libération ou l'aboutissement. On y a définit le pourquoi et le comment de la Vie. C'est très intéressant d'étudier ces voies car elles nous montrent alors "ce qu'il ne faut pas faire" si on veut rester dans un espace de liberté.
Quand le conditionné reste en lien avec l'inconditionné alors le vivant demeure dans du neuf, de l'"incorrompu". Une vie "éveillée" est avant tout une vie créative, une émergence du "jamais encore fait, dit ou pensé".
Paradoxalement, en y regardant bien, c'est ce qui est en train de se passer en permanence. Même si vous répétez ce que vous avez appris ou que vous essayez de reproduire l'éveil du Bouddha (!), vous n'y arriverez pas vraiment, il y aura toujours votre touche personnelle et unique qui fera une différence, même infime.
Donc essayer de rentrer dans l'espace du "toujours neuf" n'est pas nécessaire ni possible car c'est simplement ce qui est déjà là, naturellement. Toutefois essayer de ne rien changer à ce qui est, en croyant que tout est déjà là ne vous libèrera pas davantage !
Vous fixer dans l'une ou l'autre des alternatives fera de vous un homme "mort"!

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L'éveil naturel c'est l'éveil selon vous, car vous êtes une singularité. Et c'est en éveillant cette singularité que vous rencontrerez votre éveil. Ce qui est déjà drôle à ce stade, c'est que vous êtes déjà vous-même (et donc déjà "éveillé") mais que vous ne vous l'autorisez tout simplement pas. Mais le truc c'est que si vous décidez maintenant que vous êtes éveillés ça ne marchera pas car cela voudrais dire que vous ne l'êtes pas déjà ! (Vous me suivez ?)
C'est pour cela que la plupart des gens éveillés ou pseudo-éveillés vous dirons que vous ne pouvez pas y arriver de vous-mêmes, et que c'est plutôt l'éveil qui vous arrive. Ça arrive, on ne peut pas se le produire ou se l'approprier. C'est quand même un peu vrai, mais juste à moitié.
Dans la plupart des cas (mais pas tous), l'éveil sera quand même le fruit d'une intention préalable et d'une direction suivie, avec insistance et persévérance. Et d'ailleurs c'est en général ce qui nous est demandé pour créer quelque chose dans notre dimension physique. Au passage, plus on évolue et plus ça devient possible et simple de créer.
Pour ceux à qui l'éveil arrive ("éveil sauvage", très à la mode car "fast" et "flashy", voire violent ; mais oui on aime ça, y'a qu'a voir les films ou les spiritualités qu'on essaye de nous vendre), pour moi c'est simplement l'impact d'une mémoire spirituelle qui se réveille subitement, comme se réveillerait une envie d'enfant, ou une passion pour le cheval ou le Mexique. Tout ce qui semble vous arrivez tout seul ou inconsciemment est simplement l'effet d'une cause ou d'une intention posée à un autre niveau de conscience auquel nous n'avons pas accès consciemment. Cela revient aussi à remettre en question le caractère "acausal". Car si l'éveil est acausal alors il ne peut tout simplement pas arriver, ou il n'y a tout simplement pas d'éveil. Alors on nous dit que cela ne nous arrive pas, tout en se basant sur le fait que cela nous est arrivé, ou que "cela" est arrivé. Mon Dieu quelle embrouille ! L'éveil n'est pas causal ou acausal, la Vie n'est pas si tatillonne, il est possible d'évoluer d'une façon ou d'une autre c'est tout. N'empêche que 99 fois sur cent, on en a envie ou on en a eu envie.


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Destin et libre arbitre…
Il y a deux écoles, ceux qui prêchent le déterminisme ou la destinée (plus ou moins absolu), et ceux pour qui nous sommes responsables du mouvement du moindre atome qui gravite dans notre conscience. Donc en général on choisit l'un ou l'autre (en général celui qui nous arrange), et on toise et on considère l'autre point de vue comme l'illusionné ou le pas éveillé.
En fait pour moi c'est comme si à un certain niveau on subit notre destin et tout est décidé d'avance ; et à un autre niveau on est créateur de sa réalité, voire responsable de tout dans son univers. Et je suis d'accord avec ces deux approches en apparence contradictoires. Les deux sont vrais, elles ne regardent simplement  pas la réalité à partir du même point de vue, ou à partir de la même dimension de l'être. Pour ma part j'ai rencontré (ou créé, allez savoir..!) un espace dans lequel ces deux approches se retrouvent, fusionnent et disparaissent, et continuent néanmoins de coexister indépendamment l'une et l'autre.
Ça à l'air compliqué ? Non ça ne l'est pas ; en version numérologique c'est simple : le 1 (l'unité), le 2 (la dualité) et le 3 (la trinité, ou la relation entre le 1 et le 2) existent ensemble sans chercher à savoir qui a raison ou qui est le plus fort ou le plus heureux ou le plus éveillé.
Le 1 c'est la prédestination, la volonté de Dieu, qui décide pour moi (notons au passage qu'alors nous sommes distincts de Dieu ou du Soi, et qu'il y donc deux sois, pourquoi pas).
Le 2, c'est moi qui décide et qui suis responsable à 100%. Je suis tout puissant, je suis Dieu, et tout est de ma faute !
Le 3 c'est la co-création consciente et réaliste. J'ai du choix sur certaines choses, et pas sur d'autres ; le bon sens quoi.
Comme le disait un ami, "nous sommes créateurs de notre réalité dans la mesure de ce dont nous avons conscience".

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En réalité nous sommes à la fois éveillés et pas éveillés.
A la fois receveurs et émetteurs.
Ça veut dire que quelque soit la profondeur ou la pureté de votre réalisation spirituelle, vous trouverez toujours et encore des aspects de vous et de votre univers (qui est aussi vous) qui eux ne seront pas encore éveillés.
Ça veut dire qu'il n'y a pas de fin à l'expansion de la conscience de l'être.
Ça veut dire qu'on peut imaginer ou inventer la suite de notre évolution, tout en continuant de subir le destin que nous nous sommes forgés dans notre passé au travers de l'évolution de l'humanité.
Nous avons donc une mesure de liberté de création. Et cette mesure est proportionnelle à la réalisation de notre potentiel divin.
Il y a les enfants spirituels qui veulent faire ce qu'on leur dit.
Il y a les rebelles qui ne veulent en faire qu'à leur tête.
Et il y a ceux qui ont grandit et qui ont retrouvé le lieu en eux dans lequel ils sont à la fois l'enfant et le parent (le père et le fils), le décideur et le décidé. Là où leur volonté et celle de Dieu sont une seule et même volonté.

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Si vous croyez que dieu est pure conscience et que là est son début et sa fin, alors qu'il en soit ainsi pour vous.
Si vous croyez que dieu est une plante ou un caillou, qu'il en soit ainsi.
Si vous croyez que dieu est dans le ciel, amen.
Si vous croyez que dieu est le bouddha, ok.
Quelle que soit votre image votre conception ou votre expérience de dieu, il en sera ainsi pour vous. Dieu est absolument libre, sans jugements, et vous laissera allègrement affirmer tout ce que vous voulez sur lui.
Dieu peut être un dieu de colère ou d'amour, un non-dieu absent, pure énergie ou un grand esprit, comme vous voulez. Il ne s'agit pas non plus de ne pas en faire quelque chose ou de rester sans dieu. Tout est possible, les fruits viendront de ce que vous croyez.
La croyance est au centre de ce fait, nous orientons dieu à notre façon. On croirait qu'il serait plus sage ou plus facile de ne plus rien croire et de laisser le champ libre à l'indicible… mais nous sommes foutus, laisser libre ou oublier seront encore des attitudes qui induiront un mouvement dans le vivant. De plus, sans croyances, ce seront alors nos croyances par défaut qui agiront dans notre réalité. Alors nous pouvons dissoudre toutes nos croyances et croire qu'un jour on en verra la fin. Ce qui pourra nous ramener au vide ou à nous dissoudre nous-mêmes, pourquoi pas. Mais il s'agit encore de faire quelque chose… Si on veut se déconditionner à 100%, alors il faut accepter de disparaître corps et âme. Pourquoi pas, le vide n'est pas inférieur à la forme après tout. Être vide c'est ne plus rien être, non-être. Super. Et après.
On vient juste de se fixer sur un aspect possible de l'être, le non-être. Effectivement, là, on n'a plus de problème.
Quoi qu'il en soit vous pouvez décider de croire ce que vous voudrez et cela vous amènera à l'expérience en conséquence.
Nous sommes libres dans le fond, amusons-nous bien.
Néanmoins arrêtez de chercher à nous faire croire que vous avez trouvé le "bon" dieu ou que vous avez trouvé l'objectivité spirituelle absolue. Vous n'êtes toujours que la victime de votre propre film, quel qu'il soit.
Au regard de ce grand film collectif que nous co-créons tous en permanence, pensons bien à ce que nous voulons croire, afin que le film change un peu de genre.
Ne cherchez pas non plus à croire que vous êtes tout puissant parce que là vous allez avoir vraiment beaucoup, beaucoup de travail. Et, ne cherchez pas à croire non plus que vous n'avez plus rien à faire, et que vous n'êtes responsable de rien, vous passerez juste pour un pleutre. Que vous fassiez parti de la bande des responsables ou des non-responsables, vous aurez donc des expériences en conséquence, et des ennemis.
Moi j'ai choisi la voie du milieu, ainsi tout reste encore possible, et je peux changer quand je veux, en fonction. La vérité et l'éveil reste toujours bien frais et bien vivant, non refroidis par le connu et les stéréotypes environnants. Je co-créé donc ma réalité, en posant des intentions, tout en accueillant ce qui est et me laissant porter, et je garde un espace libre pour autre chose.
Puisque nous sommes libres, restons-le.
 

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La Présence
La présence est une technique et une attitude que nous cultivons au quotidien afin de vivre plus consciemment. Cela a pour conséquence une bien meilleure gestion des pensées, émotions, actions et tout autres événements de la vie.
C'est aussi la pratique centrale des enseignements spirituels de tous bords.
Nous avions déjà bien détaillé et approfondit ce thème dans notre premier livre La Présence intégrale ; nous ne le referons donc pas ici.
Pour résumer néanmoins il s'agit de développer notre attention à ce qui est dans l'instant, autant sur le plan de l'intérieur (pensées, émotions, sensations, énergies, etc…) que sur le plan extérieur (tout ce qui se passe, les objets, les personnes, les lieux, l'action, l'environnement, etc…). Nous intégrons donc de plus en plus de présence au fur et à mesure de notre pratique. Ce qu'il est important de noter est que plus l'événement qui émerge (à l'intérieur et/ou à l'extérieur) comporte une charge énergétique, affective ou émotionnelle forte, plus il nous faudra être à la fois ancrés et vastes pour pouvoir l'accueillir et la vivre consciemment sans être "emportés".
Donc il reste encore relativement facile de ne pas être pris par sa propre pensée, autant c'est une autre paire de manche quand il s'agit d'émotions affectives concernant nos proches ou des notions spirituelles ou politiques auxquelles nous nous sommes identifiés afin de gagner de la sécurité ou de la valeur personnelle.
Dans un deuxième temps, et dans un deuxième temps seulement (sinon ça ne marche pas) nous passerons à une autre dimension de cette pratique qui consiste à ne plus pratiquer, tout en pratiquant, et cela sans but aucun d'éveil ou de gestion sage du vécu ordinaire. A ce stade nous nous laisserons être simplement comme nous sommes, avec ou sans pensées, émotions, sensations particulières ou identifications. Nous sommes encore plus libres d'être ce que nous sommes, tout en gardant une fluidité, une foi et une joie naturelle à toute épreuve. Ce "stade" s'installera de lui-même, car bien que désirable, s'il n'advient de lui-même par la propre maturation de votre présence, alors il deviendra un écueil supplémentaire et une niche de rêve pour votre égotisme latent…
Dans le style, je suis libéré, éveillé, après moi le déluge, rien à faire de tout, etc…

Dans la plupart des cas, et plusieurs mystiques d'orient et d'occident ont décrit à leur façon ce chemin depuis la première "rencontre" avec le divin, jusqu'à leur établissement "définitif" dans cette unité-communion. D'autres décrivent cela comme l'unification de l'état de méditation et de l'état ordinaire, ou bien encore comme l'indifférenciation du Samâdhi et de la conscience normale. Décrit de cette façon, nous pouvons sentir qu'il s'agit en fait d'une évolution naturelle, qui se terminera de toute façon dans l'unification du vous et du tout de façon permanente. En fait on retrouve le réel tel qu'il est déjà naturellement.
On commence à comprendre notre fait d'un éveil "naturel". Bien souvent on aimerait être déjà arrivé, à l'égal de ceux qui le sont, ou qui croient l'être. Il y a de nombreux écueils sur ce chemin, et notamment celui de croire être arrivé quelque part, que ce soit dans la conscience transcendante ou au-delà du rêve d'être quelqu'un. Vous serez un peu plus proche du "but" lorsque toute forme de dualité aura disparue, et qu'il ne sera tout simplement plus question d'un éveil quelconque ou d'une stabilisation dans la présence ou de quelqu'un à qui il serait arrivé quelque chose de particulier. Vous serez simplement vous-même. Toute forme de dissociation d'avec le réel, ou de quelque chose qui vous rendrait spécial est une distorsion et une tentative de saisie du réel pour pouvoir se construire un personnage (spirituel si possible) et poser des repères fixes, dans ce qui n'en a pas vraiment. Vous évoluez et passez des couches de conscience de plus en plus grandes, et à chaque fois c'est beaucoup de repères et de croyances qui doivent évoluer. Donc un système qui vous parle d'un éveil terminal est juste un paradigme qui vous est adapté, tant que cela vous arrange et vous permet d'avoir des repères et un but sur votre chemin de conscience. Mais il y en a d'autres. Et ce que nous appelons "éveillé" dans une dimension et aussi bien être "endormi" dans une autre. Si vous ressentez que vous avez besoin de défendre la forme de ce que vous croyez être l'éveil, ou que votre définition vient à l'encontre d'une autre, alors vous pouvez être sûr que vous vous êtes encore pris à votre propre piège. Ceci dit, vous pouvez choisir de vous fixer sur un seul et de vous  arrêter, pourquoi pas. Néanmoins tant que votre système s'opposera à d'autres systèmes, vous aurez des ennemis et votre équilibre ne se fera pas vraiment. Car en vous fixant sur un système limité vous niez en partie le Vivant, et il vous le rendra, d'une façon ou d'une autre. La vraie liberté ne se trouve dans aucun système. Donc remettez tout en question, même votre éveil ou votre maître. Suivez plutôt votre instinct et générez par vous-même votre épanouissement en suivant vos propres intuitions. Ainsi, et seulement ainsi, vous serez en cohérence avec vous-mêmes et avec l'univers. Si vous n'êtes pas libre intérieurement, alors vous n'êtes pas vraiment éveillés.

Si vous avez la "malchance" qu'une grande ouverture spirituelle vous arrive d'un coup, renversant vos croyances et votre vie, balayant votre "ego", alors vous ne pourrez faire autrement que de courir dans la rue en criant "je suis dieu" ou "il n'y a personne". Vous commencerez alors à donner peut-être des rencontres et des stages dont le centre sera vous et votre expérience. Ok, chacun est libre et il n'y a que des expériences. Vous pourriez néanmoins vous être pris à votre propre piège en croyant qu'il en est fini de votre vie d'ignorance et que vous êtes maintenant libéré de tout. Il vous faudra alors veiller à ne plus évoluer et ne plus retomber sinon vous couperez la branche de l'arbre sur laquelle vous êtes assis, croyant être arrivé au sommet de l'arbre de la Vie... Si vous aviez malencontreusement commencé votre carrière d'éveillé en définissant clairement autour de vous que "l'éveil c'est ça", alors vous êtes en train de vous construire votre propre prison. Le potentiel d'évolution de la conscience est infini, donc en vous arrêtant à une expérience ou une version "objective" de la réalisation, vous êtes juste en train de créer un nouveau dogme. Ok. Mais totalement libéré, vous ne l'êtes pas.

Après tout ça, je ne tomberais pas dans le panneau de définir ce que c'est d'être totalement libéré. Je ne peux que voir et comprendre ce que c'est que de ne pas l'être.
Heureusement cet absolu de libération totale n'existe pas, sauf par la dissolution totale dans la dimension inconditionnée de l'être. Et c'est d'ailleurs une des définitions classiques. Alors il suffirait finalement de n'avoir plus aucune forme pour être libre. Ok; mais ça va vous couter votre forme, et cela ne vous arrivera qu'après votre "mort". Et au passage vous auriez perdu la liberté d'être quelqu'un.
Pourquoi parle-t-on de libéré "vivant", ou de l'importance de réaliser l'éveil pendant notre vie physique ?
Car la libération par la dissolution n'est qu'un retour au rien, et pas la libération. C'est plutôt une fuite, ou une envie de mourir, d'en finir, en tout cas une quête de quelque chose qui n'est pas encore là. J'appelle ça la fuite par le haut (la spiritualité), qui n'est d'ailleurs que le complément de la fuite par le bas (la matérialité).
Donc se dissoudre ou "sortir du rêve" n'est pas la libération, mais une expérience spirituelle intéressante et souvent même nécessaire si on veut aller plus loin.
Pour avancer encore, je dirais que la libération totale à plus à voir avec la demi-libération (!). C'est-à-dire que vous restez dans un équilibre créatif entre conditionné et inconditionné, libre et pas libre si vous voulez. Parce que vous avez transcendé la spiritualité, alors votre quête n'est plus l'esprit ou l'éveil spirituel, mais l'indicible dans lequel conscience et matière ne sont plus distincts, mais vécus comme un. Vous n'enfermez plus votre expérience dans des catégories mentales, vous ne cherchez plus de formes, d'expériences ou d'états spirituels particuliers. Vous êtes le Vivant, un grand mystère qui s'étonne lui-même, qui ne se connaît pas, tout en se connaissant, qui se découvre tandis qu'il s'invente ! Et là vous êtes déjà davantage libre d'être qui vous êtes et de vous épanouir comme ça vient pour vous ou comme vous choisirez de le faire. Vous pouvez continuer d'évoluer dans la conscience et d'explorer le Vivant comme ça vous chante.

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Remettre la notion d'éveil dans son contexte
Si nous nous ouvrons à l'éventail planétaire et historique de toutes les voies spirituelles d'évolution et de libération, on verra que la notion d'éveil (comme un événement indiquant notre maturité spirituelle définitive) est un mythe propre au bouddhisme, et en partie à l'hindouisme, notamment au travers de l'expérience du Samadhi. Dans les autres traditions, non-bouddhistes, cette notion d'éveil est beaucoup moins présente, voire absente. On y trouve des notions de renaissances ou de passages plus ou moins nombreux, mais avec beaucoup moins d'insistance quant à une expérience centrale, unique et déterminante. A notre époque, en reprenant cette structure culturelle spirituelle du bouddhisme, certains en arrivent à créer un nouveau dogme que j'intitulerai "l'Eveillisme", créant deux classes distinctes : celle des éveillés (classe supérieure qui vécu l'événement) et celle des non-éveillés (inférieure, qui n'ont pas vécu l'événement). Ainsi les éveillés peuvent régner en maître au dessus des non-éveillés et peuvent ainsi récolter pas mal de privilèges et de considérations spéciales de toutes sortes. Mais qu'on ne s'en étonne pas tellement, nous ne faisons juste que reproduire un système hiérarchique, vieux comme nos civilisations connues. Ce qui est plus étonnant par contre, c'est que des personnes soi-disant éclairées continuent elles, à jouer à ce jeu. Je ne jetterais point la pierre car il m'est aussi arrivé de m'y prendre ou d'en être inconscient parfois.
Cela dit, il me faut différencier et affiner car j'occupe moi-même la fonction d'enseignant. Donc, bien que j'ai voulu aller même jusqu'à rejeter cette fonction (qui est pourtant naturelle chez moi) pour ne plus avoir à être considéré comme quelqu'un de plus exceptionnel qu'un autre. J'ai compris ensuite qu'il me fallait quand même continuer d'exercer ma fonction, sans pour autant me croire ou laisser croire autour de moi que d'être plus avancé dans la conscience d'un millimètre vous donnait une place ou une valeur spéciale par rapport aux autres.
Évidemment cela n'est pas propre au bouddhisme, mais à l'évolution de la conscience humaine. Ce qui est propre au bouddhisme, c'est cette façon de se représenter l'épanouissement de l'être. Effectivement, dans chaque religion ou voie spirituelle, on chercher à imiter ou reproduire l'expérience du fondateur. Si ça lui est arrivé comme ça, alors pour que mon expérience soit vraie ou valide,  elle doit être similaire, voire identique à celui qui est à l'origine du mouvement (on pourra y voir parfois aussi un besoin naturel de reconnaissance de la part d'une autorité extérieur).
En d'autres mots, je remets mon pouvoir et ma légitimité entre les mains d'autres personnes que moi. En d'autres temps (et même encore aujourd'hui) il n'y avait pas de choix dans les dogmes, il y avait la religion en place et c'était ça ou ça. Présentement on a plus de choix et on peut aller là où ça nous chante, ou suivre ceux en qui on a confiance. Ce qui est déjà un sacré progrès (selon moi en tout cas). On peut même choisir de tout virer et de ne plus se préoccuper de libération ou de sacré car on a maintenant un paradigme qui s'est coupé des dimensions spirituelles de l'être. Pourquoi pas, faut voir. N'empêche qu'il y a aussi peut-être de bonnes raisons d'avoir fait ça, au vu des us et abus en touts genres de nos chères religions…
Pour autant, et pour ma part je ne "jetterai pas le bébé avec l'eau du bain"! (drôle d'expression). Toutes les approches mystiques qui m'ont nourri jusqu'à présent sont un terreau fertile, bienveillant et cadrant. Et encore aujourd'hui, bien que me penchant aussi sur des approches plus modernes, elles continuent d'être une source intarissable d'inspiration et de beauté. Beaucoup de gens ont besoin d'un cadre spirituel, au moins temporaire, et certains y trouvent même leur compte jusqu'au bout.
Ce n'est pourtant pas le cas de tout le monde, ni le mien.
Cette notion (bouddhiste d'ailleurs) qu'à un moment donné il faut abandonner le radeau, c'est-à-dire le "véhicule" qui est censé vous amener à la libération, afin de pouvoir être encore plus libre est importante à mes yeux. Il y a aussi cette autre idée de devenir sa propre lumière, qui mérite qu'on la rappelle.
Je pense que ce n'est pas idiot de voir ça, ça veut dire qu'un jour j'enlèverai les roulettes stabilisatrices de mon vélo, afin de pouvoir rouler sans soutien extérieur.
Évidemment comme pour le reste ça vient naturellement, si j'entends ça et que je me dis, à oui, il faut être grand tout de suite parce que je veux être grand tout de suite, alors je vire les roulettes et roule ma poule… et parfois badaboum… ok, on se relève et on réadapte le bazar, finalement je crois que je vais quand même garder une petite roulette… ou deux. Et puis des fois, à l'inverse, on est tellement bien chez Papa-Maman qu'on aimerait y rester éternellement, pour qu'on n'ai pas à réfléchir et à agir par nous-mêmes, et encore moins à devoir être son propre chef et être sa propre base ou source.
Donc un dogme bien établi aura l'avantage de nous sécuriser et de nous faire sentir appartenir au club des bons ou des enluminés, mais nous fera payer le prix de cette appartenance par une limite à être et à faire. Ce qui est juste d'ailleurs, car si on ne veut pas jouer au même jeu que les autres, alors il vaut mieux aller jouer ailleurs.
Et bien pour l'éveil c'est pareil, nous avons une représentation définie de ce qu'il faut faire et être afin de pouvoir faire partie du club de l'éveil et des éveillés. Un consensus bien établi avec son langage, son comportement, ses saints et ses chefs temporels, autant de références à suivre ou à imiter.
Pardonnons-nous d'avance, car cela est bien humain, après tout c'est un programme si bien chevillé à notre ADN, qu'il se relancera bien malgré nous. Il peut-être même important, voire essentiel, de le vivre et de l'intégrer, pour pouvoir le dépasser.
Le jour où cela m'est arrivé, je me sentais vraiment en colère, comme si tout un pan de mon univers s'écroulait tandis que j'en voulais à tous ces "maîtres" de m'avoir trompé ! Il n'en était rien bien sûr, c'était ma propre projection et mes propres croyances qui s'effondraient naturellement, parce que je commençais simplement à être près pour la suite…
Je me suis senti bien seul… j'étais en train de devenir mon propre maître. Je pouvais toujours me référer à d'autres, mais la source principale de ce que je vivais et transmettais, c'était moi.
Impossible de pouvoir m'identifier à un quelconque courant sans ressentir un relent de mascarade…
Le bon côté c'est que j'ai commencé à suivre bien plus profondément mon propre cœur, à faire vraiment ce qui me faisait vibrer moi, et plus ce qui était censé me faire vibrer, car reconnu par mon ancienne école. Cette liberté agrandie n'était vraiment pas confortable au début, j'avais l'impression qu'il me manquait une roulette ! Des peurs profondes remontaient et ma foi était mise à rude épreuve. Le plus humiliant était aussi de me retrouver à négocier avec des énergies crasses et collantes que je n'avais plus eu à vivre depuis longtemps…
-Père, pourquoi m'as-tu abandonné !
-Je ne t'ai pas abandonné mon fils, je t'ai viré de la maison car tu es maintenant trop grand pour rester, et crois-moi, en fait, je te fais un immense cadeau.
-J'aimerais bien savoir lequel ?
-Et bien tu vas pouvoir maintenant beaucoup plus choisir ce que tu veux.
-Mais moi seigneur, je ne veux faire que ta volonté, je ne suis qu'une punaise !
-Non, maintenant tu as évolué au stade de petit papillon et tu vas découvrir une dimension plus grande de l'être. Une grande partie de ton système de croyances et d'expériences de vie sur lequel tu te basais va disparaître. Et il te faudra les remplacer par des représentations "sur-mesure", c'est-à-dire les tiennes en propres, celles que tu vas créer. Dans le fond c'est ce que tu veux, c'est ta nature de faire ça, et c'est bien pour ça d'ailleurs qu'on a pu t'hameçonner avec du Krishnamurti. Tu es aussi un "apôtre" de la liberté, et un des nombreux pionniers de cette nouvelle phase de croissance que vous appelez "ère du verseau". Mais rassures-toi cela n'a rien d'exceptionnel, c'est juste ton job, d'autres travailleront, eux, à maintenir les traditions !

Tout cela pour me dire que mon ancienne vision de l'éveil était tout bonnement erronée et obsolète, et que le système bouddhiste et aussi valable et relatif que n'importe quel autre. Tout ces systèmes, aussi simples soient-ils sont des créations culturelles humaines. Un peu comme des modes ou des coutumes que l'on prend pour la réalité vraie et unique.

En rencontrant le système chamanique, une des premières choses que ma "petite voix" m'a exprimé c'était : "Tu vois, je suis là aussi, sous cette forme là, et c'est aussi bien".

Donc, bien qu'enseignant déjà à l'époque que toutes les voies sont bonnes pour grandir, la vie m'en a donné l'expérience concrète, et j'ai ainsi pu prendre conscience que je m'étais un peu endormi à ce niveau-là. En démontant mon ancien système, je me retrouvais petit enfant, au même "niveau" que les autres. Le rôle d'enseignant spirituel auquel je m'étais identifié (à un niveau où je ne soupçonnais pas être identifié) était largement remis en question…
Ensuite il est réapparu, de lui-même et s'imposa à moi, à partir d'une autre profondeur, et probablement au moment où j'avais abandonné toute ambition en ce sens.
Il en fut de même d'ailleurs pour cette expérience d'"illumination" qui me montra par l'expérience que je n'étais que pure lumière et que la seule chose essentielle était la compassion (j'y reviendrai). Là ma petite voix s'est encore bien moquée de moi, car j'ai été vraiment surpris.
Mais là je ne me suis pas pris au sérieux du jeu de me croire "éveillé" parce que j'avais eu là une expérience spirituelle radicale et transformatrice (comme j'ai déjà eu et que j'aurais encore).
Mais je n'ai quand même pas pu résister d'en parler à quelque amis capable d'entendre ce genre bazar mystique.

En définitive, c'est une histoire avec soi-même. On sait ce qu'on a vécu et ce que l'on vit. Si on se base sur des repères culturels alors on pourra dire que c'est comme l'éveil du bouddha ou de votre référant, ou pas, selon le système et les croyances spirituelles. Ce qu'il est intéressant d'observer également, c'est que l'on rencontre surtout la forme d'éveil attendue par notre voie, que ce soit un éveil à l'impersonnel, un éveil de kundalini ou de hara, ou un éveil à d'autres dimensions ou à votre mission, etc… Un jour, ça m'est apparu très clairement : on créé son éveil. Cet éveil est simplement le fruit d'un choix que vous avez fait un jour. Vous vous êtes simplement orienté dans une réalité probable en laquelle vous avez cru. Après pour que l'éveil vous arrive effectivement, il y aura un subtil mélange de maturation et d'autorisation personnelle à rentrer effectivement dans votre réalité éveillée (dans la réalité où vous êtes éveillé). Et pour les personnes auxquelles ça arrive sans prévenir, il s'agit simplement d'un "retour du refoulé spirituel". Ça veut dire que la personne à déjà vécu un éveil spirituel dans une autre vie, ou qu'une personne de sa généalogie a été porteuse de cet expérience/information. Selon les bouddhistes, vous êtes une "réincarnation" d'un enseignant reconnu. Cette mémoire ressurgit à un moment donné, sans prévenir, et rebranche la personne sur quelque chose qui fait partie de son patrimoine génétique ou réincarnationnel. Il y a aussi la théorie du 100ème qui expliquerait bien ce phénomène ; vous vous retrouvez pourvu d'une compétence, d'une connaissance ou d'une expérience de façon "mystérieuse", simplement parce qu'un nombre suffisant de votre espèce a accès à cette connaissance/compréhension/expérience. On peut imaginer un mixte de ces deux théories.

Si vous osez ne pas prendre de repères dans les dogmes et mythes existants, alors votre expérience ou votre accession à une autre forme de conscience ou un autre niveau de conscience n'aura pas plus de sens que le jour de votre première dent ou le jour de votre premier cheveu blanc. En fait, ne pas savoir vraiment où vous en êtes dans votre développement, ou toujours vous sentir au milieu du chemin (entre le début et la fin si on veut) vous permettra de ne pas vous faire avoir par le jeu de l'éveillisme, et de garder votre liberté intacte.
Même si vous vous êtes réveillé du rêve, et que cela n'est arrivé à "personne" (vous êtes simplement passé dans une autre forme de rêve), ou que vous avez réussi à ne vous nourrir que de lumière, vous êtes simplement dans une des innombrables réalités possibles de la conscience. Merci pour votre contribution au déploiement du potentiel (divin ou infini) de l'être au travers de l'humain. Mais croire que ce potentiel se limite ou plafonne dans une expérience de dissociation existentielle c'est avoir bien peu d'imagination, et quelque part, une certaine ignorance.

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Compassion
Voilà encore une notion fourre-tout.
Je n'aurai pas la prétention de vous en donner la définition exacte.
Selon mon expérience, cette compassion est quelque chose qui vient naturellement, sans qu'on s'en fasse une idée au préalable.
Pour moi cette notion-énergie s'est définie comme étant "l'amour en action". Cela ne nous éclaire pas trop. Cela rejoint aussi l'idée d'être au service de quelque chose de plus grand que soit. Oui, en évoluant, les séparations en jeu dans notre réalité en 3D, ne sont plus les seules valables. Elles demeurent bien viables dans cette dimension (et heureusement !), mais plus trop dans ces autres dimensions que nous commençons à gouter de plus en plus. En effet, dans d'autres dimensions, ce qui est valable c'est l'unité, la non-séparation, voire la non-différenciation. Notre sens du moi se fond, pour se retrouver être davantage que juste nous-mêmes, et même parfois même être tout !
Donc on comprend par sa propre expérience, la réalité des notions telles que la fraternité, l'interdépendance, l'intelligence collective, la solidarité, la systémique, la multidimensionnalité, etc… Bref, on sent qu'on n'est pas seul, et que si harmonie l'on vise, alors cela passe aussi par les autres et notre environnement. Émerge alors, et naturellement encore, cette conscience d'être le tout, tout en étant une partie du tout. L'intelligence vivante, en nous, va nous amener à avoir envie de faire quelque chose qui nous plait, tout en respectant ce que font les autres. Oui car avant de pouvoir aider vraiment, il vaut mieux déjà pouvoir respecter, voire comprendre l'autre. Ensuite, l'on participera, tout en faisant ce qu'on aime faire, à l'équilibre et à l'évolution du tout, comme le fait naturellement chaque cellule de votre corps, ou chaque élément d'un écosystème.
On notera au passage, que dans certains niveaux de conscience ou d'évolution, les éléments perturbateurs ou les "maladies", servent aussi cette intelligence de l'harmonie et de l'évolution (ceci est ma croyance et n'engage que moi). Il y a aussi des dimensions où l'on n'a plus besoin de souffrir pour évoluer et dans lesquelles on n'a plus besoin du "mal" pour apprendre. Le paradigme du bien-mal restera en place tant qu'on en aura encore besoin pour pouvoir passer à la suite. Plus tard, on ne parlera plus de mal ou d'ombre, mais de différence d'énergie, simplement. Car ce qui fait l'ombre n'a rien à voir avec l'énergie décrite comme "ombre", mais a tout à voir avec le fait qu'on l'exclue ou la rejette de notre champ de conscience. Si on l'accueille, alors on la comprend, et ensuite (parfois après des années de chemins) elle se transforme en ressource ou en alliée, ou tout au moins elle ne nous décentre plus.
Et bien la compassion c'est ça aussi, c'est pouvoir intégrer de plus en plus de formes différentes d'énergies dans un même espace, tout en gardant cohérence et équilibre. Chaque énergie que nous pouvons intégrer nous augmente d'autant. Plus le cœur peut aimer, plus il est grand, et plus il est grand, plus il peut aimer, etc… La compassion c'est comme "être un avec". Elle est également pour moins l'équilibre ou le milieu entre "fusion" et "séparation", dans un espace que j'aime aussi appeler "communion" (2 en 1, 1 en 2).

Si j'essaye encore d'être au service parce que l'on m'a dit que c'était bien, je joue encore à faire des choses qui ne sont pas moi ou ne me viennent pas naturellement, je suis conditionné. Donc jouer la compassion, c'est comme jouer au gendarme et au voleur quand on est petit, on fait semblant. Ceci dit ça peut marcher, il y a des écoles comme ça du "comme si" et ça fonctionne ! Pourquoi pas.
(Si je suis un enfant, ok, car j'ai besoin de me construire en étant conditionné par mon environnement et les personnes référentes. J'ai besoin d'un cadre. Lorsque je quitte l'enfance spirituelle, je pourrais aussi recréer mes propres visions.)

Être au service de plus grand que soit c'est participer à une cause ou une finalité qui est juste pour nous, qui a du sens. Ainsi, pour ma part, je contribue à l'évolution de la conscience, à la liberté, à l'amour et la créativité. C'est quelque chose que j'ai choisi, et qui est aussi de l'ordre du simple bon sens. Mais c'est aussi quelque chose que je n'ai pas choisi, ça fait comme parti de mon programme de base ; je suis né avec. Tout comme les arbres apparaissent avec l'envie de grandir et de participer à l'équilibre du tout. Pour dire vrai, ils n'en n'ont même pas l'envie, c'est normal, naturel pour eux, ils n'y pensent même pas. Ça vient tout seul, et n'a rien à voir avec une culture quelconque de la vertu ou de la coopération harmonieuse.

Pour nous, humains, il est important que cette nature se défasse de ses gangues culturelles, afin de ne pas recréer ces jeux de tartuffes qui ne maintiennent que la fausseté et la "sur-importance" du paraître. On connaît des personnes bien plus vertueuses, qui n'en n'ont pas l'air, que certaines qui en aurait l'air à priori; je ne vous apprends rien.


Avec sa capacité d'une conscience auto-réfléxive (j'ai conscience d'être, je sais que je sais, etc…), l'humain à une certaine liberté à se dissocier du programme naturel de base. C'est comme si à un moment donné, s'il a "perdu son âme", il devra "faire le choix" de l'harmonie et de l'unité, pour aller retrouver et réactiver pleinement sa vrai nature. Il va "rentrer à la maison" pour reprendre la parabole du fils prodigue. Il sera également honoré pour avoir osé être parti si loin et s'être bien perdu et avoir fait autant de bêtises ! Oui.
Comment on sait qu'on s'est retrouvé, qu'on est "rentré à la maison"? Et bien on le sent dans son cœur et dans sa vie. On se sent à sa place et en harmonie avec l'univers ; c'est physique.
Cela ne veut pas dire qu'on en a fini, mais simplement qu'on s'est bien reconnecté avec le Vivant. Car ensuite comme "il y a de nombreuses demeures dans la maison de mon père", il nous est donné loisir d'explorer ce qu'on aime, tout en continuant de contribuer par là, à réinformer notre réalité en 3D de la possibilité de se reconnecter consciemment avec le Vivant.

Tout le monde est connecté au vivant, sinon il ne serait pas vivant ! La différence c'est que lorsque nous sommes connectés consciemment, et que nous savons que nous savons, alors nous sommes simplement passés à une autre dimension du jeu de la Vie. Cette autre dimension est bien plus passionnante et vaste, comme la nouvelle version de votre jeu préféré, ou comme si vous passiez d'un studio à une villa avec jardin. Beaucoup de problèmes qui avaient cours avant ont disparus. On profite d'une "promotion", ce qui nous réjouis, temporairement, car il y a d'autres défis qui nous attendent là, on nous demande une "maîtrise" d'un autre niveau, et beaucoup d'incartades que l'on pouvait s'octroyer avant ne sont plus possibles… Alors on se dit que la promotion c'est chouette mais qu'on aurait quand même pu nous prévenir sur le contrat avant qu'on signe… mais si, mais si, regardez en bas, écrit en petit là !
Bon, une fois la surprise passée et les nouvelles logiques de la nouvelle dimension acceptée, c'est quand même bien mieux que la maternelle !

Reprendre cette métaphore de la progression est bien utile quand on se perd dans la fixation sur l'établissement définitif de la grande perfection éveillée authentique (!). Pour autant, si on se laisse aussi prendre au jeu de vouloir toujours passer dans la classe supérieure pour être un grand (supérieur au petit, parce qu'après tout on aura plus de pouvoir (oui)), alors nous nous rappellerons de la métaphore du lièvre et de la tortue, de celle de la grenouille qui voulait être aussi grosse que le bœuf, mais surtout de celle qui nous montre que tout est déjà parfait tel que c'est (je sais plus laquelle c'est).
Donc on ne se perdra pas dans l'évolutionnisme, ni dans l'éveillisme ; on veillera simplement à rester dans la Voie.

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De la Voie, au lieu de l'éveil

L'éveil spirituel

Voilà le fameux éveil dont tout le monde parle !
Je m'éveille du rêve de l'individualité, je ne suis personne hormis ce rien, qui est au fond de moi et au-delà de tout.
J'ai "atteint" ou découvert la dimension transcendante de l'être que je suis. Je suis pure conscience, pur esprit et je ne suis que paix, silence et joie naturelle.
Je ne suis pas moi, je suis cela. Cela, l'indicible, l'insaisissable, l'ultime. Ouf, je suis sauvé.
Évidemment cela ne vous arrive pas, c'est plutôt vous qui n'êtes plus là. Il n'y a plus de moi auquel s'identifier, seule la présence demeure, bien tranquille.
Je me réveille, toute cette histoire de moi en tant qu'humain ayant des soucis ou des victoires : du vent, une blague, des histoires à vous rendre chèvre !
Cela que je suis n'est ni pensée, ni désir, ni corps, ni devenir, ni né, ni mort, totalement inconditionné, l'être essentiel à l'état pur.
Alors je me réveille, ou cela se réveille et cela ne se soucie plus du bonhomme ou du monde, vu que ce ne sont qu'illusions d'un rêve qui se terminera un jour. Toute tentative d'obtenir quoi que ce soit ou d'être qui que ce soit n'est que chimère et poursuite du vent. Je ne suis rien, et un rien joyeux !
Tous les phénomènes ne sont que des formes mentales, des images, des idées, des apparences, comme dans un rêve. Le monde n'est pas plus substantiel qu'une bulle de savon ou une pensée. Tout cela n'a plus d'importance pour moi, j'ai retrouvé ma vraie nature ; ou plutôt ma vraie nature s'est rappelée ce qu'elle était au-delà de l'apparence humaine temporaire que j'ai.
Quand ce corps-mental disparaîtra dans la mort, il ne restera que le rien, le pur être inconditionné, conscient de lui-même et dans une félicité atemporelle. Je suis le rêveur originel et au-delà. Je suis.

Résumé : Je m'éveille au fait que la vie que je prenais pour réelle, est en fait un rêve. Je réalise que je ne suis pas la personne dans le rêve, mais une conscience transcendante qui rêve qu'elle est quelqu'un dans un décor tout aussi onirique.
Je m'abandonne à la volonté de dieu, je ne choisis rien et je n'ai jamais rien choisis. Je n'existe pas, sauf en tant que pure conscience. Je ne suis pas moi et ne l'ai jamais été.
A la mort je me dissous totalement dans le sans forme ; plus rien sauf être-conscience-béatitude (Sat-Chit-Ananda). Moi-Je.

Ecueils : nihilisme, éveillisme, complexe de supériorité, guruisme, morbidité, mollesse, quiétisme, endormissement, éparpillement, routine, dissociation chronique, froideur, distance, indifférence, radicalisme, intégrisme…

L'éveil du cœur

Voilà une autre réalisation, je comprends que ce pur esprit que je suis habite toute chose. Je m'éveille à l'immanence de l'être que je suis. Je suis en toute chose et toute chose vis en moi. Je suis tout !
Je suis comme ce courant de conscience-énergie qui habite au cœur de chaque être, de chaque atome, de chaque univers et de chaque rêve. Je m'éveille de l'éveil de n'être rien, je comprends que le rêve est tout aussi moi que le rien qui est au-delà du rêve, le rêveur Lui-même. Je comprends que tout ce qu'on fait aux autres on me le fait à moi aussi. Je commence à avoir quelques effluves d'amour et de compassion pour le rêve, dont j'avais mis tant de temps à me séparer pour retrouver ma pure nature inconditionnée… Voilà qu'on me remet le nez dans ce rêve illusoire ! Je ne l'avais pas vu venir celui-là, autant l'autre (le spirituel) je l'ai attendu longtemps avant de m'abandonner sans faire exprès. Et voilà t'y pas qu'il me monte un sentiment tellement énorme que je suis totalement anéanti, une vague d'amour me traverse de haut en bas et me met sous le nez la prétention égoïste de cet éveil spirituel qui n'était que mon désir très personnel de ne plus souffrir et de pouvoir enfin quitter ce monde pathétique !
Ça fait un peu drôle parce que ça bouscule dur mes dernières vérités de transcendantalisme et nihilisme rigide. Tiens je commence à être touché de nouveau par des trucs dont je n'avais plus rien à faire. Je me mets à communier et à relationner extatiquement ferme avec tout un tas de choses. J'ai comme des envies que les autres s'éveillent aussi… J'ai des choses que j'avais laissées en plan depuis ma déconnexion d'avec le bas qui remontent… Je ressens de plus en plus des courants d'énergies qui me traversent et les énergies autour de moi ou chez les autres… Il y a comme un travail énergétique dans mon cœur et dans mon corps qui sont de plus en plus costauds. Le rêve se densifie et attire la lumière de l'être en lui, il a comme faim, lui aussi, de l'être. Ma redescente dans le corps est un peu inconfortable, j'y serai bien resté moi dans l'espace pur de l'être, dans ce fond ouvert, dans ce non-être. Quoi, m'occuper de mon corps émotionnel, vous plaisantez, ça fait longtemps que j'en ai fini avec lui, sans parler de ceux d'en dessous. Quoi, pas le choix… mais, ça c'était ma réplique à moi avant !
Après ce sera mieux ? Oui, alors d'accord, mais là ça me fait quand même une deuxième mort et un autre éveil dans mon éveil.

Résumé : Je m'éveille au fait que ce que le rêveur transcendent que je suis est aussi relié à toutes les énergies du rêve. Je réalise que la conscience que je suis est aussi une énergie invisible et universelle qui anime tout ce qui est.
Je suis amour. Je suis compassion. Je suis un avec l'humanité. Je suis un boddhisattva qui œuvre en harmonie avec l'univers à l'éveil des espèces et des mondes. Je suis au service du divin. Moi-Nous.
Le père et moi sommes un.
Après la mort je renaîtrais sous une autre forme, dans ce monde où un autre pour continuer le chemin d'éveil des multiples mondes. Je pourrais aussi me dissoudre, pour me reformer ensuite et ensemencer d'autres temporalités avec les graines de mon esprit éveillé. Je suis le cœur, je suis l'équilibre, je suis la voie du milieu, et je suis libre et équanime du fait de disparaître ou d'apparaître, d'être ou de ne pas être, de m'incarner ou de me réincarner ou de me désincarner. Je-Nous.

Ecueils : sauveur-victime, sentimentalisme, arrangeur et médiateur forcené, peur de la force, de la vitesse ou de l'intensité, romantisme, douceurisme, parfois traditionnalisme ou dévotionnisme


L'éveil du corps (ou éveil "matériel")

Je prends conscience que l'esprit n'est pas seulement au-delà ou au-dedans de la matière, mais est également la matière elle-même. Nous réalisons que la matière ou l'énergie n'est tout simplement pas distincte de la conscience. La matière n'est pas seulement "habitée" par l'esprit, elle est l'esprit. Nous comprenons que conscience = énergie, même si au premier réveil, nous avions réalisé que conscience ≠ énergie. Nous arrivons donc dans des zones paradoxales (et quantiques) où une chose peut être une chose et à la fois différente, voire son "contraire".
Je suis l'énergie, je suis la forme, je suis le temps. Mon corps est mon esprit, mon esprit est mon corps. Donc tout est conscience ou tout est énergie, c'est pareil, j'ai fini de séparer le divin d'avec ce qui est.

Alors là c'est le grand jeu, non seulement je ne suis rien, après je suis tout, et maintenant je suis quelqu'un ! Ça c'est la meilleure.
C'est comme une réincarnation de son vivant, c'est ça ? On refait le chemin de quelqu'un vers le rien (la mort) puis vers le tout (l'âme) puis retour vers l'individu (le corps). On repart au début mais avec une dimension en plus. Et puis quand on retraverse le corps, on retrouve le vide, et la boucle est bouclée. On se réveille du rêve d'être tout pour redevenir juste quelqu'un… oui mais quelqu'un qui a réalisé qu'il n'est pas que quelqu'un, il est aussi rien et tout !
Finalement l'intelligence multidimensionnelle m'explique bien ça ; à un certain niveau je ne suis rien, à un autre je suis tout et à un autre encore je suis quelqu'un. Et tout forme une entité consciente en apparence séparée de son environnement et de sa source existentielle, mais seulement en apparence car elle bien aussi pure conscience et tout ce qui l'entoure à la fois. Quel sandwich !

Donc je m'éveille de l'éveil de l'éveil ! Tout cela est comme des rêves en fractale ou un rêve dans un rêve, dans un rêve…
Un individu qui se rend compte qu'il n'est pas lui mais un grand rêveur transcendant, qui lui-même se réveille d'être un rêveur transcendant pour se retrouver être un rêveur immanent, qui finalement se réveille encore pour se retrouver être un individu.
C'est drôle ! Quelle histoire ! On s'éveille à l'intemporel, au vertical, puis au temporel général, l'horizontal, puis au temporel particulier, l'individu, cette union du vertical et de l'horizontal.
On s'était totalement quitté pour refaire tout le chemin et finalement se retrouver soi-même, plein de lumière.

On réalise la véritable non-dualité, qui est qu'il n'y a ni rêveur ni rêvé, ni esprit ni corps, ni observateur ni observé, l'un et l'autre sont le même. Il suffit juste de changer son regard et on découvre l'être que nous sommes depuis différents points de vue et différentes réalités.
Les nihilistes ont raison de leur point de vue, les panthéistes aussi, et les "individuationnistes" aussi.
On réalise cette fameuse assertion du soutra du cœur :
La vacuité c'est la forme, la forme c'est la vacuité.
Plus de distinction entre esprit et matière, spirituel et matériel, éveillé et pas éveillé, quelqu'un et personne, pensée et non-pensée, destin et libre arbitre, etc…
On a alors un magnifique corps de rêve, à la fois corps et rêve, à la fois réel et illusoire, vous comprenez ?
J'ai cessé d'être pris par toutes les formes plus ou moins subtiles de catégories mentales, c'est à-dire de représentations. Je me suis libéré des fascinations matérielles et des fascinations spirituelles, je suis libre. Tout est possible, tout dépend de votre point de vue et de vos croyances, ce sont des créations de l'être dans l'être, des œuvres d'art, toutes relatives, toutes vraies, toutes fausses. Vous êtes libre de croire et de faire ce que vous croyez être vrai. Même si vous avez l'impression que cela vous arrive et que vous n'y êtes pour rien, c'est juste une façon de voir les choses, parce que dans une autre réalité vous avez tout choisi (dans une autre dimension, vous êtes Dieu).
Vous avez accueilli la temporalité comme étant tout aussi divine et lumineuse que la dimension inconditionnée. Vous avez rétabli l'équilibre de l'être et aussi la justice qui veut que toutes les parties de ce que vous êtes soient aimées d'égale façon. Le petit et le temporaire ou l'illusoire sont aussi importants que l'absolu atemporel réel. Fini les chouchous et la gueguerre, entre l'ombre et la lumière, l'au-delà et l'au-dedans, l'au-dessus et l'au-dessous, le Père et la Mère, le réel et le rêve, vous éveillé et vous pas éveillé, le spirituel et le matériel, le visible et l'invisible. Ok. Vous êtes ce que vous êtes, dans tous les sens du terme, en long en large et en travers, en absolu et en relatif, vous êtes. Vous êtes tout ce qui est, sans exception aucune.
Mais ce n'est pas la fin du chemin possible, …
Sauf si vous y croyez bien sûr.
Cette réalisation va nous reconnecter aussi à l'éveil spirituel et nous ouvrir les portes des mondes spirituels ou des mondes parallèles selon la physique quantique. Il existe des mondes et des réalités innombrables qui forment le "multivers" et qui sont également la somme des mondes "probables" passés, présents et futurs (attention là on commence à rentrer dans la science-fiction ou de la spiritualité-fiction !). On prend conscience qu'en définitive tout est à la fois fictif et réel, que nous vivons bien dans un grand rêve, mais que ce rêve est juste un aspect possible d'un immense rêve, qui a toujours lieu, sauf dans les zones de la conscience où il n'y a rien (c'est possible). Ce rien comme nous l'avons dit n'est pas la "réalité ultime", mais juste une autre possibilité de l'être. Il nous est possible d'apprendre, à l'instar des chamanes et autres voyageurs multidimensionnels, à nous déplacer plus ou moins librement dans les différentes dimensions de notre conscience, de notre univers. Nous pouvons donc démultiplier nos domaines d'expériences à l'infini, notre seule limite étant celle de notre imagination. Chaque chose que nous ferons ou apprendrons dans ces autres dimensions aura une répercussion sur tous les autres mondes, et donc sur celui où nous sommes sur notre Terre en 3D. De quoi donner le vertige !
Je ne m'étendrai pas plus en détails ici là-dessus. Faites vos expériences.

Résumé : Je m'éveille au fait que le rêveur que je suis est aussi la substance même de tout ce qui compose la réalité. Je comprends que rêves et réalités sont la même chose. Je comprends que je suis une forme spécifique de la conscience et qu'il n'y a pas de séparation entre moi et le rêveur transcendant. Je suis le rêveur en tant que moi. "Qui m'a vu, à vu le Père".
Je suis conscience, je suis énergie, je suis énergie-matière, le suis la Nature, je suis le monde, je suis les mondes. Je suis l'Univers, je suis les Univers. Je suis moi, je suis mon Univers. Je suis le soleil central de mon univers rêvé et habité par ce que je suis. Moi-Tout.
Tout est moi, guerre, souffrance, folie, extase, joie, paix, etc…
J'oriente mon Univers dans la direction des mes intentions et j'en récolte les fruits. Je suis le créateur de ma réalité. Je suis responsable. Je suis un voyageur multidimensionnel volontaire et enjoué, pour continuer de découvrir de multiples réalités et créations du grand Créateur. Je me forge un corps de lumière afin de pouvoir continuer de vivre après la mort physique, sans avoir à me dissoudre complètement. Je garde une individualité (composée de la mémoire de toutes mes vies) qui continue de grandir infiniment dans les univers probables que je choisis d'explorer. Je suis explorateur, joueur et insaisissable. Je suis chaman ou initié, métamorphe. J'ai vaincu la mort et me rapproche de Dieu toujours plus, tandis qu'il m'apparaît comme toujours plus vaste. J'aime la Vie. Je suis infini. Je suis la Vie. Je-Moi.

Ecueils : héroïsme, luciferisme, individualisme, comportement à risque ou limite, tendances schizoïdes, voyagisme, agitation, illusionnisme, futurisme, attention à bien garder l'ancrage (si besoin cassoulet, choucroute ou raclette, au choix !) et rester connecté à la Nature, le plus possible.

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Le chemin de la Lumière 
Pour moi le chemin a commencé par le haut. C'est-à-dire qu'il y a eu cet éveil spirituel, et ainsi le haut de ma structure s'est comme remplie de lumière, c'est ouverte, "illuminée", et j'avais donc de la lumière dans les yeux. Je pouvais donner ou transmettre cette lumière par le regard (ce que font certains enseignants). Puis la lumière est "descendue" plus bas est a commencé à aller habiter la région de la poitrine, ce qui me permettait de partager la lumière avec la voix, la communication, les sentiments, l'énergie invisible, etc…
Encore après c'est allé plus loin dans la descente pour arriver dans le ventre, et là le corps a commencé à pouvoir vibrer plus fort, et à partager la lumière grâce aux mouvements, à la danse et à travailler avec la Nature.
Évidemment c'est très résumé et ce n'est pas aussi simple, ni régulier que cela. En fait tous les "étages" sont mis à contribution dans ce processus d'"illumination" des différentes couches de l'être. Néanmoins c'est comme si la lumière se frayait un chemin, ou se réveillait dans des couches de réalité de plus en plus denses. Ce qui permet également de se révéler dans des couches de plus en plus subtiles. Comme si le travail "vers le bas", s'équilibrait par un travail "vers le haut". En même temps, le cœur s'ouvre davantage…
Dans tous les cas j'observe un processus progressif d'ouvertures et d'harmonisation des dimensions (ou couches) qui nous composent, parallèlement à une Présence qui s'approfondit et se renforce, sans effort. Ici, l'être et le devenir collaborent naturellement. Tout en étant dans la plénitude d'être simplement tel que je suis, tout mon être s'épanouit et évolue vers une version toujours plus vaste de ce que je suis déjà. Révélant ainsi au travers du temps le potentiel infini de ce que je suis à la base et dans le fond.
C'est comme être au centre de la croix vertical-horizontal, c'est comme la rencontre amoureuse constante du Ciel et de la Terre, qui créé et recréé en permanence ce que je suis, de façon rythmique et éternelle. Une régénérescence perpétuelle, sans début ni fin, comme si le corps temporel se fondait dans les attributs divins de l'esprit. Un corps qui serait à la fois dans le temps et dans le non-temps, à la fois énergie et conscience.
Ce qui, au passage, pourrait nous offrir de sortir du cycle des morts et des renaissances.
Ce sont là en effet des initiations assez avancées quand même. Sans compter qu'il y en a d'autres possibles ensuite. On peut explorer le travail de Sri Aurobindo si cela nous attire, et voir qu'il va encore bien plus loin que le "simple" corps de lumière (ou corps de résurrection pour les chrétiens). Quant à moi je ne pourrais pas vous en parler car je n'en suis pas encore là (le corps physique immortel ou supramental). J'ai simplement l'intuition que c'est possible.

Résumé : la lumière chemine dans l'ombre afin de l'éclairer. Jusqu'à la réalisation qu'il n'y a pas d'ombre, mais que tout est divin, seuls les aspects et les énergies varient.

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La trinité ou tri-unité
Vous avez réalisé l'être et l'unité par l'esprit, le cœur et le corps. Vous avez rencontré différentes couches d'énergies qui maintenant ne s'opposent plus mais sont réunies dans une même essence. Vous avez réalisé la non-dualité. Vous êtes passé d'un mode fini de réalité à mode infini de réalité (mode quantique), ce qui vous permet de rester souple et de tout accueillir sans vous fixer sur une réalité davantage que sur une autre, sauf si c'est votre choix délibéré. En terme spirituel on dira que votre âme s'est incarnée (en sachant toutefois que l'âme, dans ce cadre, est comme l'écrin de l'esprit, une couche entre le corps et l'esprit).
Vous êtes entrés dans une spirale évolutive possiblement infinie, les différentes dimensions qui vous composent communiquent entre elle et cela vous mets dans une mutation constante, vous êtes entrés dans le continuum impermanent de l'être, vous êtes entré dans la Voie, vous êtes la Voie (Je suis le chemin, la vérité et la vie… (JC)).

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L'individuation
Dans les ouvertures et travaux qui s'opèrent vers le bas, on découvre que nous avons une identité propre, une essence propre à nous ; notre vibration individuelle. Il nous est proposé d'assumer cette individualité comme une création unique et exceptionnelle de forme divine.
Vous trouverez dans certaines mystiques (notamment Soufi), l'explication de cette notion de "la perle sans prix" qui représente l'unification de votre individualité et de l'esprit inconditionnel qui est votre nature absolue. Ils disent que tous les attributs divins tel que lumière, amour, paix, etc… sont des attributs impersonnels et que tout ce qui es divin est impersonnel. Le seul attribut divin personnel possible c'est vous, l'individu que vous êtes (aussi). On arrive à quelque chose de vraiment non-duel où l'inconditionnel et le conditionnel fusionnent pour donner quelque chose de mystérieux et de difficilement saisissable par la tête.
C'est de cette individuation dont je parle, pas juste de l'équilibre de votre persona (rôle social). En terme gnostique on dirait plutôt Vous-Christ. Ce vous individué sera la matérialisation exceptionnelle de votre forme à vous de l'éveil, votre éveil. Et cela en dehors de tous les repères ou références connus de ce qu'est un "Christ" ou un "maître". Nous devons le découvrir, le rencontrer, tout en le créant, par nous-mêmes ce nous individué. Il est un mystère, un inconnu, pas cet idéal du moi ou du super moi, non, vous libéré, vous émancipé, vous épanoui. A quoi ça ressemble ? Parce que cela ne sera pas une imitation ou un plagiat d'un autre ou d'une autre qui est notre modèle. C'est retrouver toute cette profonde solitude d'être son propre modèle et son propre maître ; c'est s'assumer spirituellement entièrement, quitte à ne pas être en accord avec tous les autres éveillés de la planète ou des autres mondes. Vous êtes votre propre lumière et donnez votre propre lumière sous la forme et dans la bande de fréquence unique qui est la vôtre. C'est la lumière (ou Dieu) en tant que vous. Et c'est une création inédite, et qui ne sera peut-être qu'éphémère, comme une fleur, une montagne ou un système stellaire. C'est aussi ce qui en fera la beauté, dans un monde infini, rien n'est définitif. La mort nous rend tellement de bons services ! Et puis l'éternité, et même l'au-delà du temps sont dans l'instant, alors il se peut aussi que cela soit une création qui demeure à jamais, ou qui n'a jamais existé !

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L'éveil de la conscience est l'accession directe ou progressive de la conscience d'un individu à une autre dimension de la conscience. Si l'éveil est direct, il peut y avoir un problème d'intégration entre les deux dimensions qui ne s'accordent pas vraiment (l'une toise l'autre). Sinon l'évolution progressive permet une intégration efficace et "en douceur", mais va manquer de marquer l'évolution de façon claire (on ne sait pas qu'on est éveillé !).

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Nous vivons un rêve dans un rêve dans un rêve, etc…
A chaque "éveil" on "monte" d'un niveau de rêve…

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J'en profite pour remercier Krishnamurti de nous avoir aidé à commencer de pouvoir nous libérer des formes caduques de paradigmes spirituels, entre autres.
Je remercie également la Nature de m'avoir permis de revenir sur Terre.

Aphorisme bouddhiste de je ne sais plus qui :
"Au début (du chemin) il y a la religion, puis il y a la spiritualité, et enfin la réalité".

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