Ces textes sont écrits dans un style familier, et je ne les ai pas fignolés, donc vous pourrez y trouver peut-être pas mal de coquilles !
Amusez-vous bien !
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On commence doucement.
Le réel est un comme structuré selon la logique des
fractales. Le Vivant, l'univers semble avoir une intelligence fractale,
c'est-à-dire qu'elle se dépasse toujours elle-même pour accéder à des schèmes
de plus en plus vastes, incluant toujours plus de données et de possibilités. A
chaque nouvelle expansion vous découvrez une nouvelle façon d'expérimenter et
de vous représenter le Vivant. Chaque nouvelle dimension dépasse, tout en
incluant toutes les dimensions précédentes.
Cette évolution vivante n'est pas le fruit d'une complexification
mentale. Elle se fait naturellement et sans effort, lorsque nous avons déjà
intégré la réalisation que toutes les structures et représentations sont
relatives et passagères. Nous ne cherchons donc pas la vérité ou la plénitude
au travers d'une quête auprès du monde des formes. Nous explorons et découvrons
simplement d'autres modalités de l'être, qui nous grandissent d'autant que ce
que nous pouvons contenir dans notre conscience consciente, et intégrer dans
notre réalité quotidienne. Cet épanouissement, ou cette expansion est naturelle
et se fait sans effort, à son rythme, nous ne sommes plus poussés par l'avidité
de comprendre ou d'obtenir un éveil ou une réalisation de plus. L'essentiel a
déjà été vu. Le mouvement créatif naturel advient de lui-même, et il y a
beaucoup d'enthousiasme à vivre et expérimenter une réalité qui ne cesse de se
transformer et de se révéler toujours plus belle et mystérieuse !
La vie est bien plus libre et créative que tout ce qu'on a
pu créer jusque là en tant que civilisations. Toutes les sciences, les arts et
les spiritualités n'ont pas encore été révélées, et Dieu sait s'il y en a ! Donc
ce qui était pour nous l'éveil terminal (définitif), n'est qu'un accès à une probabilité du
multivers comme une autre. Un espace dans la forme, une semaine de vacances dans
le désert… La sagesse du vieux sage indien d'il y a plusieurs siècles. D'autres
versions sont arrivées entre temps, et on en a fini de croire qu'on avait
trouvé la meilleure, la seule valable, la supérieur, parce que c'est celle
qu'on avait rencontré, nous, dans notre vie, dans notre époque, sur notre
planète dans notre dimension. Si nous pouvions comprendre que notre compréhension
(aussi éveillée soit-elle) n'est ni la seule, ni la meilleure, mais que des
façons et des profondeurs d'éveil, il en existe un nombre incalculable dans
l'Univers. Et que si éveil il vous arrive, c'est bien pour vous permettre de
vous ouvrir à cela, au lieu de simplement continuer de regarder en-dessous pour
continuer de vous complaire d'être au-dessus. Il y en a qui semblent bien loin
en-dessous et qui sont en fait bien loin au-dessus. A ce jeu là, on comprend
que la "position" existentielle ou spirituelle ou de conscience est
juste une différence (comme il y a différentes formes et différentes couleurs ou
pays) et n'a rien à voir avec une quelconque supériorité ou pertinence
supérieure. Bref, même éveillé, vous n'avez rien de spécial ; vous êtes juste
le gars qui a rencontré une pépite d'or dans la rivière, en l'ayant cherché ou
pas.
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La voie du milieu est comme un espace. Un espace d'émergence
et de création continuelle.
Je ne peux pas suivre cette voie, elle s'invente, se
découvre à chaque instant.
Les approches classiques et connues portent en elles le
"déjà fait", le connu, elles n'ont ni fraîcheur ni "pétillance". Elles
sont faciles dans la mesure où on sait à quoi s'attendre. On y a défini un
moyen et une fin. On sait ce que l'on cherche et on sait comment faire.
On y a défini ce qu'était l'"éveil" ou la
libération ou l'aboutissement. On y a définit le pourquoi et le comment de la
Vie. C'est très intéressant d'étudier ces voies car elles nous montrent
alors "ce qu'il ne faut pas faire" si on veut rester dans un espace
de liberté.
Quand le conditionné reste en lien avec l'inconditionné alors
le vivant demeure dans du neuf, de l'"incorrompu". Une vie
"éveillée" est avant tout une vie créative, une émergence du
"jamais encore fait, dit ou pensé".
Paradoxalement, en y regardant bien, c'est ce qui est en
train de se passer en permanence. Même si vous répétez ce que vous avez appris
ou que vous essayez de reproduire l'éveil du Bouddha (!), vous n'y arriverez
pas vraiment, il y aura toujours votre touche personnelle et unique qui fera
une différence, même infime.
Donc essayer de rentrer dans l'espace du "toujours
neuf" n'est pas nécessaire ni possible car c'est simplement ce qui est
déjà là, naturellement. Toutefois essayer de ne rien changer à ce qui est, en
croyant que tout est déjà là ne vous libèrera pas davantage !
Vous fixer dans l'une ou l'autre des alternatives fera de
vous un homme "mort"!
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L'éveil naturel c'est l'éveil selon vous, car vous êtes une
singularité. Et c'est en éveillant cette singularité que vous rencontrerez
votre éveil. Ce qui est déjà drôle à ce stade, c'est que vous êtes déjà
vous-même (et donc déjà "éveillé") mais que vous ne vous l'autorisez
tout simplement pas. Mais le truc c'est que si vous décidez maintenant que vous
êtes éveillés ça ne marchera pas car cela voudrais dire que vous ne l'êtes pas
déjà ! (Vous me suivez ?)
C'est pour cela que la plupart des gens éveillés ou
pseudo-éveillés vous dirons que vous ne pouvez pas y arriver de vous-mêmes, et
que c'est plutôt l'éveil qui vous arrive. Ça arrive, on ne peut pas se le produire
ou se l'approprier. C'est quand même un peu vrai, mais juste à moitié.
Dans la plupart des cas (mais pas tous), l'éveil sera quand
même le fruit d'une intention préalable et d'une direction suivie, avec
insistance et persévérance. Et d'ailleurs c'est en général ce qui nous est
demandé pour créer quelque chose dans notre dimension physique. Au passage,
plus on évolue et plus ça devient possible et simple de créer.
Pour ceux à qui l'éveil arrive ("éveil sauvage",
très à la mode car "fast" et "flashy", voire violent ; mais
oui on aime ça, y'a qu'a voir les films ou les spiritualités qu'on essaye de
nous vendre), pour moi c'est simplement l'impact d'une mémoire spirituelle qui
se réveille subitement, comme se réveillerait une envie d'enfant, ou une
passion pour le cheval ou le Mexique. Tout ce qui semble vous arrivez tout seul
ou inconsciemment est simplement l'effet d'une cause ou d'une intention posée à
un autre niveau de conscience auquel nous n'avons pas accès consciemment. Cela
revient aussi à remettre en question le caractère "acausal". Car si
l'éveil est acausal alors il ne peut tout simplement pas arriver, ou il n'y a
tout simplement pas d'éveil. Alors on nous dit que cela ne nous arrive pas,
tout en se basant sur le fait que cela nous est arrivé, ou que "cela"
est arrivé. Mon Dieu quelle embrouille ! L'éveil n'est pas causal ou acausal,
la Vie n'est pas si tatillonne, il est possible d'évoluer d'une façon ou d'une
autre c'est tout. N'empêche que 99 fois sur cent, on en a envie ou on en a eu
envie.
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Destin et libre
arbitre…
Il y a deux écoles, ceux qui prêchent le déterminisme ou la
destinée (plus ou moins absolu), et ceux pour qui nous sommes responsables du
mouvement du moindre atome qui gravite dans notre conscience. Donc en général
on choisit l'un ou l'autre (en général celui qui nous arrange), et on toise et
on considère l'autre point de vue comme l'illusionné ou le pas éveillé.
En fait pour moi c'est comme si à un certain niveau on subit
notre destin et tout est décidé d'avance ; et à un autre niveau on est créateur
de sa réalité, voire responsable de tout dans son univers. Et je suis d'accord
avec ces deux approches en apparence contradictoires. Les deux sont vrais, elles
ne regardent simplement pas la réalité à
partir du même point de vue, ou à partir de la même dimension de l'être. Pour
ma part j'ai rencontré (ou créé, allez savoir..!) un espace dans lequel ces
deux approches se retrouvent, fusionnent et disparaissent, et continuent
néanmoins de coexister indépendamment l'une et l'autre.
Ça à l'air compliqué ? Non ça ne l'est pas ; en version
numérologique c'est simple : le 1 (l'unité), le 2 (la dualité) et le 3 (la
trinité, ou la relation entre le 1 et le 2) existent ensemble sans chercher à
savoir qui a raison ou qui est le plus fort ou le plus heureux ou le plus
éveillé.
Le 1 c'est la prédestination, la volonté de Dieu, qui décide
pour moi (notons au passage qu'alors nous sommes distincts de Dieu ou du Soi,
et qu'il y donc deux sois, pourquoi pas).
Le 2, c'est moi qui décide et qui suis responsable à 100%.
Je suis tout puissant, je suis Dieu, et tout est de ma faute !
Le 3 c'est la co-création consciente et réaliste. J'ai du
choix sur certaines choses, et pas sur d'autres ; le bon sens quoi.
Comme le disait un ami, "nous sommes créateurs de notre
réalité dans la mesure de ce dont nous avons conscience".
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En réalité nous sommes à la fois éveillés et pas éveillés.
A la fois receveurs et émetteurs.
Ça veut dire que quelque soit la profondeur ou la pureté de
votre réalisation spirituelle, vous trouverez toujours et encore des aspects de
vous et de votre univers (qui est aussi vous) qui eux ne seront pas encore
éveillés.
Ça veut dire qu'il n'y a pas de fin à l'expansion de la
conscience de l'être.
Ça veut dire qu'on peut imaginer ou inventer la suite de
notre évolution, tout en continuant de subir le destin que nous nous sommes
forgés dans notre passé au travers de l'évolution de l'humanité.
Nous avons donc une mesure de liberté de création. Et cette
mesure est proportionnelle à la réalisation de notre potentiel divin.
Il y a les enfants spirituels qui veulent faire ce qu'on
leur dit.
Il y a les rebelles qui ne veulent en faire qu'à leur tête.
Et il y a ceux qui ont grandit et qui ont retrouvé le lieu
en eux dans lequel ils sont à la fois l'enfant et le parent (le père et le
fils), le décideur et le décidé. Là où leur volonté et celle de Dieu sont une
seule et même volonté.
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Si vous croyez que dieu est pure conscience et que là est
son début et sa fin, alors qu'il en soit ainsi pour vous.
Si vous croyez que dieu est une plante ou un caillou, qu'il
en soit ainsi.
Si vous croyez que dieu est dans le ciel, amen.
Si vous croyez que dieu est le bouddha, ok.
Quelle que soit votre image votre conception ou votre
expérience de dieu, il en sera ainsi pour vous. Dieu est absolument libre, sans
jugements, et vous laissera allègrement affirmer tout ce que vous voulez sur
lui.
Dieu peut être un dieu de colère ou d'amour, un non-dieu
absent, pure énergie ou un grand esprit, comme vous voulez. Il ne s'agit pas
non plus de ne pas en faire quelque chose ou de rester sans dieu. Tout est
possible, les fruits viendront de ce que vous croyez.
La croyance est au centre de ce fait, nous orientons dieu à
notre façon. On croirait qu'il serait plus sage ou plus facile de ne plus rien
croire et de laisser le champ libre à l'indicible… mais nous sommes foutus,
laisser libre ou oublier seront encore des attitudes qui induiront un mouvement
dans le vivant. De plus, sans croyances, ce seront alors nos croyances par défaut
qui agiront dans notre réalité. Alors nous pouvons dissoudre toutes nos
croyances et croire qu'un jour on en verra la fin. Ce qui pourra nous ramener
au vide ou à nous dissoudre nous-mêmes, pourquoi pas. Mais il s'agit encore de
faire quelque chose… Si on veut se déconditionner à 100%, alors il faut
accepter de disparaître corps et âme. Pourquoi pas, le vide n'est pas inférieur
à la forme après tout. Être vide c'est ne plus rien être, non-être. Super. Et
après.
On vient juste de se fixer sur un aspect possible de l'être,
le non-être. Effectivement, là, on n'a plus de problème.
Quoi qu'il en soit vous pouvez décider de croire ce que vous
voudrez et cela vous amènera à l'expérience en conséquence.
Nous sommes libres dans le fond, amusons-nous bien.
Néanmoins arrêtez de chercher à nous faire croire que vous
avez trouvé le "bon" dieu ou que vous avez trouvé l'objectivité
spirituelle absolue. Vous n'êtes toujours que la victime de votre propre film,
quel qu'il soit.
Au regard de ce grand film collectif que nous co-créons tous
en permanence, pensons bien à ce que nous voulons croire, afin que le film
change un peu de genre.
Ne cherchez pas non plus à croire que vous êtes tout
puissant parce que là vous allez avoir vraiment beaucoup, beaucoup de travail.
Et, ne cherchez pas à croire non plus que vous n'avez plus rien à faire, et que
vous n'êtes responsable de rien, vous passerez juste pour un pleutre. Que vous
fassiez parti de la bande des responsables ou des non-responsables, vous aurez
donc des expériences en conséquence, et des ennemis.
Moi j'ai choisi la voie du milieu, ainsi tout reste encore
possible, et je peux changer quand je veux, en fonction. La vérité et l'éveil
reste toujours bien frais et bien vivant, non refroidis par le connu et les
stéréotypes environnants. Je co-créé donc ma réalité, en posant des intentions,
tout en accueillant ce qui est et me laissant porter, et je garde un espace
libre pour autre chose.
Puisque nous sommes libres, restons-le.
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La Présence
La présence est une technique et une attitude que nous
cultivons au quotidien afin de vivre plus consciemment. Cela a pour conséquence
une bien meilleure gestion des pensées, émotions, actions et tout autres
événements de la vie.
C'est aussi la pratique centrale des enseignements spirituels
de tous bords.
Nous avions déjà bien détaillé et approfondit ce thème dans
notre premier livre La Présence intégrale
; nous ne le referons donc pas ici.
Pour résumer néanmoins il s'agit de développer notre
attention à ce qui est dans l'instant, autant sur le plan de l'intérieur
(pensées, émotions, sensations, énergies, etc…) que sur le plan extérieur (tout
ce qui se passe, les objets, les personnes, les lieux, l'action,
l'environnement, etc…). Nous intégrons donc de plus en plus de présence au fur
et à mesure de notre pratique. Ce qu'il est important de noter est que plus
l'événement qui émerge (à l'intérieur et/ou à l'extérieur) comporte une charge
énergétique, affective ou émotionnelle forte, plus il nous faudra être à la
fois ancrés et vastes pour pouvoir l'accueillir et la vivre consciemment sans
être "emportés".
Donc il reste encore relativement facile de ne pas être pris
par sa propre pensée, autant c'est une autre paire de manche quand il s'agit
d'émotions affectives concernant nos proches ou des notions spirituelles ou
politiques auxquelles nous nous sommes identifiés afin de gagner de la sécurité
ou de la valeur personnelle.
Dans un deuxième temps, et dans un deuxième temps seulement
(sinon ça ne marche pas) nous passerons à une autre dimension de cette pratique
qui consiste à ne plus pratiquer, tout en pratiquant, et cela sans but aucun
d'éveil ou de gestion sage du vécu ordinaire. A ce stade nous nous laisserons
être simplement comme nous sommes, avec ou sans pensées, émotions, sensations
particulières ou identifications. Nous sommes encore plus libres d'être ce que
nous sommes, tout en gardant une fluidité, une foi et une joie naturelle à
toute épreuve. Ce "stade" s'installera de lui-même, car bien que
désirable, s'il n'advient de lui-même par la propre maturation de votre
présence, alors il deviendra un écueil supplémentaire et une niche de rêve pour
votre égotisme latent…
Dans le style, je suis libéré, éveillé, après moi le déluge,
rien à faire de tout, etc…
Dans la plupart des cas, et plusieurs mystiques d'orient et
d'occident ont décrit à leur façon ce chemin depuis la première
"rencontre" avec le divin, jusqu'à leur établissement
"définitif" dans cette unité-communion. D'autres décrivent cela comme
l'unification de l'état de méditation et de l'état ordinaire, ou bien encore
comme l'indifférenciation du Samâdhi et de la conscience normale. Décrit de
cette façon, nous pouvons sentir qu'il s'agit en fait d'une évolution
naturelle, qui se terminera de toute façon dans l'unification du vous et du
tout de façon permanente. En fait on retrouve le réel tel qu'il est déjà
naturellement.
On commence à comprendre notre fait d'un éveil "naturel".
Bien souvent on aimerait être déjà arrivé, à l'égal de ceux qui le sont, ou
qui croient l'être. Il y a de nombreux écueils sur ce chemin, et notamment
celui de croire être arrivé quelque part, que ce soit dans la conscience
transcendante ou au-delà du rêve d'être quelqu'un. Vous serez un peu plus
proche du "but" lorsque toute forme de dualité aura disparue, et
qu'il ne sera tout simplement plus question d'un éveil quelconque ou d'une
stabilisation dans la présence ou de quelqu'un à qui il serait arrivé quelque
chose de particulier. Vous serez simplement vous-même. Toute forme de
dissociation d'avec le réel, ou de quelque chose qui vous rendrait spécial est
une distorsion et une tentative de saisie du réel pour pouvoir se construire un
personnage (spirituel si possible) et poser des repères fixes, dans ce qui n'en
a pas vraiment. Vous évoluez et passez des couches de conscience de plus en
plus grandes, et à chaque fois c'est beaucoup de repères et de croyances qui
doivent évoluer. Donc un système qui vous parle d'un éveil terminal est juste
un paradigme qui vous est adapté, tant que cela vous arrange et vous permet
d'avoir des repères et un but sur votre chemin de conscience. Mais il y en a
d'autres. Et ce que nous appelons "éveillé" dans une dimension et
aussi bien être "endormi" dans une autre. Si vous ressentez que vous
avez besoin de défendre la forme de ce que vous croyez être l'éveil, ou que
votre définition vient à l'encontre d'une autre, alors vous pouvez être sûr que
vous vous êtes encore pris à votre propre piège. Ceci dit, vous pouvez choisir
de vous fixer sur un seul et de vous
arrêter, pourquoi pas. Néanmoins tant que votre système s'opposera à
d'autres systèmes, vous aurez des ennemis et votre équilibre ne se fera pas
vraiment. Car en vous fixant sur un système limité vous niez en partie le
Vivant, et il vous le rendra, d'une façon ou d'une autre. La vraie liberté ne
se trouve dans aucun système. Donc remettez tout en question, même votre éveil
ou votre maître. Suivez plutôt votre instinct et générez par vous-même votre
épanouissement en suivant vos propres intuitions. Ainsi, et seulement ainsi, vous
serez en cohérence avec vous-mêmes et avec l'univers. Si vous n'êtes pas libre
intérieurement, alors vous n'êtes pas vraiment éveillés.
Si vous avez la "malchance" qu'une grande
ouverture spirituelle vous arrive d'un coup, renversant vos croyances et votre
vie, balayant votre "ego", alors vous ne pourrez faire autrement que
de courir dans la rue en criant "je suis dieu" ou "il n'y a
personne". Vous commencerez alors à donner peut-être des rencontres et des
stages dont le centre sera vous et votre expérience. Ok, chacun est libre et il
n'y a que des expériences. Vous pourriez néanmoins vous être pris à votre
propre piège en croyant qu'il en est fini de votre vie d'ignorance et que vous
êtes maintenant libéré de tout. Il vous faudra alors veiller à ne plus évoluer
et ne plus retomber sinon vous couperez la branche de l'arbre sur laquelle vous
êtes assis, croyant être arrivé au sommet de l'arbre de la Vie... Si vous aviez
malencontreusement commencé votre carrière d'éveillé en définissant clairement
autour de vous que "l'éveil c'est ça", alors vous êtes en train de
vous construire votre propre prison. Le potentiel d'évolution de la conscience
est infini, donc en vous arrêtant à une expérience ou une version
"objective" de la réalisation, vous êtes juste en train de créer un
nouveau dogme. Ok. Mais totalement libéré, vous ne l'êtes pas.
Après tout ça, je ne tomberais pas dans le panneau de
définir ce que c'est d'être totalement libéré. Je ne peux que voir et comprendre
ce que c'est que de ne pas l'être.
Heureusement cet absolu de libération totale n'existe pas,
sauf par la dissolution totale dans la dimension inconditionnée de l'être. Et
c'est d'ailleurs une des définitions classiques. Alors il suffirait finalement
de n'avoir plus aucune forme pour être libre. Ok; mais ça va vous couter votre
forme, et cela ne vous arrivera qu'après votre "mort". Et au passage
vous auriez perdu la liberté d'être quelqu'un.
Pourquoi parle-t-on de libéré "vivant", ou de
l'importance de réaliser l'éveil pendant notre vie physique ?
Car la libération par la dissolution n'est qu'un retour au
rien, et pas la libération. C'est plutôt une fuite, ou une envie de mourir,
d'en finir, en tout cas une quête de quelque chose qui n'est pas encore là.
J'appelle ça la fuite par le haut (la spiritualité), qui n'est d'ailleurs que
le complément de la fuite par le bas (la matérialité).
Donc se dissoudre ou "sortir du rêve" n'est pas la
libération, mais une expérience spirituelle intéressante et souvent même nécessaire
si on veut aller plus loin.
Pour avancer encore, je dirais que la libération totale à
plus à voir avec la demi-libération (!). C'est-à-dire que vous restez dans un
équilibre créatif entre conditionné et inconditionné, libre et pas libre si
vous voulez. Parce que vous avez transcendé la spiritualité, alors votre quête
n'est plus l'esprit ou l'éveil spirituel, mais l'indicible dans lequel
conscience et matière ne sont plus distincts, mais vécus comme un. Vous
n'enfermez plus votre expérience dans des catégories mentales, vous ne cherchez
plus de formes, d'expériences ou d'états spirituels particuliers. Vous êtes le
Vivant, un grand mystère qui s'étonne lui-même, qui ne se connaît pas, tout en
se connaissant, qui se découvre tandis qu'il s'invente ! Et là vous êtes déjà
davantage libre d'être qui vous êtes et de vous épanouir comme ça vient pour
vous ou comme vous choisirez de le faire. Vous pouvez continuer d'évoluer dans
la conscience et d'explorer le Vivant comme ça vous chante.
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Remettre la notion
d'éveil dans son contexte
Si nous nous ouvrons à l'éventail planétaire et historique
de toutes les voies spirituelles d'évolution et de libération, on verra que la
notion d'éveil (comme un événement indiquant notre maturité spirituelle
définitive) est un mythe propre au bouddhisme, et en partie à l'hindouisme,
notamment au travers de l'expérience du Samadhi. Dans les autres traditions,
non-bouddhistes, cette notion d'éveil est beaucoup moins présente, voire
absente. On y trouve des notions de renaissances ou de passages plus ou moins
nombreux, mais avec beaucoup moins d'insistance quant à une expérience centrale,
unique et déterminante. A notre époque, en reprenant cette structure culturelle
spirituelle du bouddhisme, certains en arrivent à créer un nouveau dogme que
j'intitulerai "l'Eveillisme", créant deux classes distinctes : celle
des éveillés (classe supérieure qui vécu l'événement) et celle des non-éveillés
(inférieure, qui n'ont pas vécu l'événement). Ainsi les éveillés peuvent régner
en maître au dessus des non-éveillés et peuvent ainsi récolter pas mal de
privilèges et de considérations spéciales de toutes sortes. Mais qu'on ne s'en
étonne pas tellement, nous ne faisons juste que reproduire un système hiérarchique,
vieux comme nos civilisations connues. Ce qui est plus étonnant par contre,
c'est que des personnes soi-disant éclairées continuent elles, à jouer à ce
jeu. Je ne jetterais point la pierre car il m'est aussi arrivé de m'y prendre
ou d'en être inconscient parfois.
Cela dit, il me faut différencier et affiner car j'occupe
moi-même la fonction d'enseignant. Donc, bien que j'ai voulu aller même jusqu'à
rejeter cette fonction (qui est pourtant naturelle chez moi) pour ne plus avoir
à être considéré comme quelqu'un de plus exceptionnel qu'un autre. J'ai compris
ensuite qu'il me fallait quand même continuer d'exercer ma fonction, sans pour
autant me croire ou laisser croire autour de moi que d'être plus avancé dans la
conscience d'un millimètre vous donnait une place ou une valeur spéciale par
rapport aux autres.
Évidemment cela n'est pas propre au bouddhisme, mais à
l'évolution de la conscience humaine. Ce qui est propre au bouddhisme, c'est
cette façon de se représenter l'épanouissement de l'être. Effectivement, dans
chaque religion ou voie spirituelle, on chercher à imiter ou reproduire
l'expérience du fondateur. Si ça lui est arrivé comme ça, alors pour que mon
expérience soit vraie ou valide, elle doit être similaire, voire identique à
celui qui est à l'origine du mouvement (on pourra y voir parfois aussi un
besoin naturel de reconnaissance de la part d'une autorité extérieur).
En d'autres mots, je remets mon pouvoir et ma légitimité
entre les mains d'autres personnes que moi. En d'autres temps (et même encore
aujourd'hui) il n'y avait pas de choix dans les dogmes, il y avait la religion
en place et c'était ça ou ça. Présentement on a plus de choix et on peut aller
là où ça nous chante, ou suivre ceux en qui on a confiance. Ce qui est déjà un
sacré progrès (selon moi en tout cas). On peut même choisir de tout virer et de
ne plus se préoccuper de libération ou de sacré car on a maintenant un
paradigme qui s'est coupé des dimensions spirituelles de l'être. Pourquoi pas,
faut voir. N'empêche qu'il y a aussi peut-être de bonnes raisons d'avoir fait ça,
au vu des us et abus en touts genres de nos chères religions…
Pour autant, et pour ma part je ne "jetterai pas le
bébé avec l'eau du bain"! (drôle d'expression). Toutes les approches
mystiques qui m'ont nourri jusqu'à présent sont un terreau fertile,
bienveillant et cadrant. Et encore aujourd'hui, bien que me penchant aussi sur
des approches plus modernes, elles continuent d'être une source intarissable
d'inspiration et de beauté. Beaucoup de gens ont besoin d'un cadre spirituel,
au moins temporaire, et certains y trouvent même leur compte jusqu'au bout.
Ce n'est pourtant pas le cas de tout le monde, ni le mien.
Cette notion (bouddhiste d'ailleurs) qu'à un moment donné il
faut abandonner le radeau, c'est-à-dire le "véhicule" qui est censé
vous amener à la libération, afin de pouvoir être encore plus libre est importante
à mes yeux. Il y a aussi cette autre idée de devenir sa propre lumière, qui
mérite qu'on la rappelle.
Je pense que ce n'est pas idiot de voir ça, ça veut dire qu'un
jour j'enlèverai les roulettes stabilisatrices de mon vélo, afin de pouvoir
rouler sans soutien extérieur.
Évidemment comme pour le reste ça vient naturellement, si
j'entends ça et que je me dis, à oui, il faut être grand tout de suite parce
que je veux être grand tout de suite, alors je vire les roulettes et roule ma
poule… et parfois badaboum… ok, on se relève et on réadapte le bazar,
finalement je crois que je vais quand même garder une petite roulette… ou deux.
Et puis des fois, à l'inverse, on est tellement bien chez Papa-Maman qu'on
aimerait y rester éternellement, pour qu'on n'ai pas à réfléchir et à agir par
nous-mêmes, et encore moins à devoir être son propre chef et être sa propre
base ou source.
Donc un dogme bien établi aura l'avantage de nous sécuriser
et de nous faire sentir appartenir au club des bons ou des enluminés,
mais nous fera payer le prix de cette appartenance par une limite à être et à
faire. Ce qui est juste d'ailleurs, car si on ne veut pas jouer au même jeu que
les autres, alors il vaut mieux aller jouer ailleurs.
Et bien pour l'éveil c'est pareil, nous avons une
représentation définie de ce qu'il faut faire et être afin de pouvoir faire
partie du club de l'éveil et des éveillés. Un consensus bien établi avec son
langage, son comportement, ses saints et ses chefs temporels, autant de
références à suivre ou à imiter.
Pardonnons-nous d'avance, car cela est bien humain, après
tout c'est un programme si bien chevillé à notre ADN, qu'il se relancera bien
malgré nous. Il peut-être même important, voire essentiel, de le vivre et de
l'intégrer, pour pouvoir le dépasser.
Le jour où cela m'est arrivé, je me sentais vraiment en
colère, comme si tout un pan de mon univers s'écroulait tandis que j'en voulais
à tous ces "maîtres" de m'avoir trompé ! Il n'en était rien bien sûr,
c'était ma propre projection et mes propres croyances qui s'effondraient naturellement,
parce que je commençais simplement à être près pour la suite…
Je me suis senti bien seul… j'étais en train de devenir mon
propre maître. Je pouvais toujours me référer à d'autres, mais la source
principale de ce que je vivais et transmettais, c'était moi.
Impossible de pouvoir m'identifier à un quelconque courant
sans ressentir un relent de mascarade…
Le bon côté c'est que j'ai commencé à suivre bien plus
profondément mon propre cœur, à faire vraiment ce qui me faisait vibrer moi, et
plus ce qui était censé me faire vibrer, car reconnu par mon ancienne école.
Cette liberté agrandie n'était vraiment pas confortable au début, j'avais
l'impression qu'il me manquait une roulette ! Des peurs profondes remontaient
et ma foi était mise à rude épreuve. Le plus humiliant était aussi de me
retrouver à négocier avec des énergies crasses et collantes que je n'avais plus
eu à vivre depuis longtemps…
-Père, pourquoi m'as-tu abandonné !
-Je ne t'ai pas abandonné mon fils, je t'ai viré de la
maison car tu es maintenant trop grand pour rester, et crois-moi, en fait, je
te fais un immense cadeau.
-J'aimerais bien savoir lequel ?
-Et bien tu vas pouvoir maintenant beaucoup plus choisir ce
que tu veux.
-Mais moi seigneur, je ne veux faire que ta volonté, je ne
suis qu'une punaise !
-Non, maintenant tu as évolué au stade de petit papillon et
tu vas découvrir une dimension plus grande de l'être. Une grande partie de ton
système de croyances et d'expériences de vie sur lequel tu te basais va disparaître.
Et il te faudra les remplacer par des représentations "sur-mesure",
c'est-à-dire les tiennes en propres, celles que tu vas créer. Dans le fond c'est
ce que tu veux, c'est ta nature de faire ça, et c'est bien pour ça d'ailleurs
qu'on a pu t'hameçonner avec du Krishnamurti. Tu es aussi un "apôtre"
de la liberté, et un des nombreux pionniers de cette nouvelle phase de
croissance que vous appelez "ère du verseau". Mais rassures-toi cela
n'a rien d'exceptionnel, c'est juste ton job, d'autres travailleront, eux, à
maintenir les traditions !
Tout cela pour me dire que mon ancienne vision de l'éveil
était tout bonnement erronée et obsolète, et que le système bouddhiste et aussi
valable et relatif que n'importe quel autre. Tout ces systèmes, aussi simples
soient-ils sont des créations culturelles humaines. Un peu comme des modes ou
des coutumes que l'on prend pour la réalité vraie et unique.
En rencontrant le système chamanique, une des premières
choses que ma "petite voix" m'a exprimé c'était : "Tu vois, je
suis là aussi, sous cette forme là, et c'est aussi bien".
Donc, bien qu'enseignant déjà à l'époque que toutes les
voies sont bonnes pour grandir, la vie m'en a donné l'expérience concrète, et
j'ai ainsi pu prendre conscience que je m'étais un peu endormi à ce niveau-là. En
démontant mon ancien système, je me retrouvais petit enfant, au même
"niveau" que les autres. Le rôle d'enseignant spirituel auquel je
m'étais identifié (à un niveau où je ne soupçonnais pas être identifié) était
largement remis en question…
Ensuite il est réapparu, de lui-même et s'imposa à moi, à
partir d'une autre profondeur, et probablement au moment où j'avais abandonné
toute ambition en ce sens.
Il en fut de même d'ailleurs pour cette expérience
d'"illumination" qui me montra par l'expérience que je n'étais que pure lumière
et que la seule chose essentielle était la compassion (j'y reviendrai). Là ma
petite voix s'est encore bien moquée de moi, car j'ai été vraiment surpris.
Mais là je ne me suis pas pris au sérieux du jeu de me
croire "éveillé" parce que j'avais eu là une expérience spirituelle
radicale et transformatrice (comme j'ai déjà eu et que j'aurais encore).
Mais je n'ai quand même pas pu résister d'en parler à
quelque amis capable d'entendre ce genre bazar mystique.
En définitive, c'est une histoire avec soi-même. On sait ce
qu'on a vécu et ce que l'on vit. Si on se base sur des repères culturels alors
on pourra dire que c'est comme l'éveil du bouddha ou de votre référant, ou pas,
selon le système et les croyances spirituelles. Ce qu'il est intéressant
d'observer également, c'est que l'on rencontre surtout la forme d'éveil attendue
par notre voie, que ce soit un éveil à l'impersonnel, un éveil de kundalini ou
de hara, ou un éveil à d'autres dimensions ou à votre mission, etc… Un jour, ça
m'est apparu très clairement : on créé son éveil. Cet éveil est simplement le
fruit d'un choix que vous avez fait un jour. Vous vous êtes simplement orienté
dans une réalité probable en laquelle vous avez cru. Après pour que l'éveil
vous arrive effectivement, il y aura un subtil mélange de maturation et
d'autorisation personnelle à rentrer effectivement dans votre réalité éveillée
(dans la réalité où vous êtes éveillé). Et pour les personnes auxquelles ça
arrive sans prévenir, il s'agit simplement d'un "retour du refoulé
spirituel". Ça veut dire que la personne à déjà vécu un éveil spirituel
dans une autre vie, ou qu'une personne de sa généalogie a été porteuse de cet
expérience/information. Selon les bouddhistes, vous êtes une
"réincarnation" d'un enseignant reconnu. Cette mémoire ressurgit à
un moment donné, sans prévenir, et
rebranche la personne sur quelque chose qui fait partie de son patrimoine
génétique ou réincarnationnel. Il y a aussi la théorie du 100ème qui
expliquerait bien ce phénomène ; vous vous retrouvez pourvu d'une compétence,
d'une connaissance ou d'une expérience de façon "mystérieuse",
simplement parce qu'un nombre suffisant de votre espèce a accès à cette
connaissance/compréhension/expérience. On peut imaginer un mixte de ces deux
théories.
Si vous osez ne pas prendre de repères dans les dogmes et
mythes existants, alors votre expérience ou votre accession à une autre forme
de conscience ou un autre niveau de conscience n'aura pas plus de sens que le
jour de votre première dent ou le jour de votre premier cheveu blanc. En fait,
ne pas savoir vraiment où vous en êtes dans votre développement, ou toujours
vous sentir au milieu du chemin (entre le début et la fin si on veut) vous
permettra de ne pas vous faire avoir par le jeu de l'éveillisme, et de garder
votre liberté intacte.
Même si vous vous êtes réveillé du rêve, et que cela n'est
arrivé à "personne" (vous êtes simplement passé dans une autre forme
de rêve), ou que vous avez réussi à ne vous nourrir que de lumière, vous êtes
simplement dans une des innombrables réalités possibles de la conscience. Merci
pour votre contribution au déploiement du potentiel (divin ou infini) de l'être
au travers de l'humain. Mais croire que ce potentiel se limite ou plafonne dans
une expérience de dissociation existentielle c'est avoir bien peu d'imagination,
et quelque part, une certaine ignorance.
_____________________
Compassion
Voilà encore une notion fourre-tout.
Je n'aurai pas la prétention de vous en donner la définition
exacte.
Selon mon expérience, cette compassion est quelque chose qui
vient naturellement, sans qu'on s'en fasse une idée au préalable.
Pour moi cette notion-énergie s'est définie comme étant
"l'amour en action". Cela ne nous éclaire pas trop. Cela rejoint
aussi l'idée d'être au service de quelque chose de plus grand que soit. Oui, en
évoluant, les séparations en jeu dans notre réalité en 3D, ne sont plus les
seules valables. Elles demeurent bien viables dans cette dimension (et
heureusement !), mais plus trop dans ces autres dimensions que nous commençons
à gouter de plus en plus. En effet, dans d'autres dimensions, ce qui est
valable c'est l'unité, la non-séparation, voire la non-différenciation. Notre
sens du moi se fond, pour se retrouver être davantage que juste nous-mêmes, et
même parfois même être tout !
Donc on comprend par sa propre expérience, la réalité des
notions telles que la fraternité, l'interdépendance, l'intelligence collective,
la solidarité, la systémique, la multidimensionnalité, etc… Bref, on sent qu'on
n'est pas seul, et que si harmonie l'on vise, alors cela passe aussi par les
autres et notre environnement. Émerge alors, et naturellement encore, cette
conscience d'être le tout, tout en étant une partie du tout. L'intelligence
vivante, en nous, va nous amener à avoir envie de faire quelque chose qui nous
plait, tout en respectant ce que font les autres. Oui car avant de pouvoir
aider vraiment, il vaut mieux déjà pouvoir respecter, voire comprendre l'autre.
Ensuite, l'on participera, tout en faisant ce qu'on aime faire, à l'équilibre et
à l'évolution du tout, comme le fait naturellement chaque cellule de votre
corps, ou chaque élément d'un écosystème.
On notera au passage, que dans certains niveaux de
conscience ou d'évolution, les éléments perturbateurs ou les
"maladies", servent aussi cette intelligence de l'harmonie et de
l'évolution (ceci est ma croyance et n'engage que moi). Il y a aussi des
dimensions où l'on n'a plus besoin de souffrir pour évoluer et dans lesquelles on
n'a plus besoin du "mal" pour apprendre. Le paradigme du bien-mal restera
en place tant qu'on en aura encore besoin pour pouvoir passer à la suite. Plus
tard, on ne parlera plus de mal ou d'ombre, mais de différence d'énergie,
simplement. Car ce qui fait l'ombre n'a rien à voir avec l'énergie décrite
comme "ombre", mais a tout à voir avec le fait qu'on l'exclue ou la
rejette de notre champ de conscience. Si on l'accueille, alors on la comprend,
et ensuite (parfois après des années de chemins) elle se transforme en
ressource ou en alliée, ou tout au moins elle ne nous décentre plus.
Et bien la compassion c'est ça aussi, c'est pouvoir intégrer
de plus en plus de formes différentes d'énergies dans un même espace, tout en
gardant cohérence et équilibre. Chaque énergie que nous pouvons intégrer nous
augmente d'autant. Plus le cœur peut aimer, plus il est grand, et plus il est
grand, plus il peut aimer, etc… La compassion c'est comme "être un
avec". Elle est également pour moins l'équilibre ou le milieu entre
"fusion" et "séparation", dans un espace que j'aime aussi
appeler "communion" (2 en 1, 1 en 2).
Si j'essaye encore d'être au service parce que l'on m'a dit
que c'était bien, je joue encore à faire des choses qui ne sont pas moi ou ne
me viennent pas naturellement, je suis conditionné. Donc jouer la compassion,
c'est comme jouer au gendarme et au voleur quand on est petit, on fait
semblant. Ceci dit ça peut marcher, il y a des écoles comme ça du "comme
si" et ça fonctionne ! Pourquoi pas.
(Si je suis un enfant, ok, car j'ai besoin de me construire
en étant conditionné par mon environnement et les personnes référentes. J'ai
besoin d'un cadre. Lorsque je quitte l'enfance spirituelle, je pourrais aussi
recréer mes propres visions.)
Être au service de plus grand que soit c'est participer à
une cause ou une finalité qui est juste pour nous, qui a du sens. Ainsi, pour
ma part, je contribue à l'évolution de la conscience, à la liberté, à l'amour
et la créativité. C'est quelque chose que j'ai choisi, et qui est aussi de
l'ordre du simple bon sens. Mais c'est aussi quelque chose que je n'ai pas choisi,
ça fait comme parti de mon programme de base ; je suis né avec. Tout comme les
arbres apparaissent avec l'envie de grandir et de participer à l'équilibre du
tout. Pour dire vrai, ils n'en n'ont même pas l'envie, c'est normal, naturel
pour eux, ils n'y pensent même pas. Ça vient tout seul, et n'a rien à voir avec
une culture quelconque de la vertu ou de la coopération harmonieuse.
Pour nous, humains, il est important que cette nature se
défasse de ses gangues culturelles, afin de ne pas recréer ces jeux de
tartuffes qui ne maintiennent que la fausseté et la "sur-importance"
du paraître. On connaît des personnes bien plus vertueuses, qui n'en n'ont pas
l'air, que certaines qui en aurait l'air à priori; je ne vous apprends rien.
Avec sa capacité d'une conscience auto-réfléxive (j'ai
conscience d'être, je sais que je sais, etc…), l'humain à une certaine liberté
à se dissocier du programme naturel de base. C'est comme si à un moment donné,
s'il a "perdu son âme", il devra "faire le choix" de
l'harmonie et de l'unité, pour aller retrouver et réactiver pleinement sa vrai
nature. Il va "rentrer à la maison" pour reprendre la parabole du
fils prodigue. Il sera également honoré pour avoir osé être parti si loin et
s'être bien perdu et avoir fait autant de bêtises ! Oui.
Comment on sait qu'on s'est retrouvé, qu'on est "rentré
à la maison"? Et bien on le sent dans son cœur et dans sa vie. On se sent
à sa place et en harmonie avec l'univers ; c'est physique.
Cela ne veut pas dire qu'on en a fini, mais simplement qu'on
s'est bien reconnecté avec le Vivant. Car ensuite comme "il y a de
nombreuses demeures dans la maison de mon père", il nous est donné loisir
d'explorer ce qu'on aime, tout en continuant de contribuer par là, à réinformer
notre réalité en 3D de la possibilité de se reconnecter consciemment avec le
Vivant.
Tout le monde est connecté au vivant, sinon il ne serait pas
vivant ! La différence c'est que lorsque nous sommes connectés consciemment, et
que nous savons que nous savons, alors nous sommes simplement passés à une
autre dimension du jeu de la Vie. Cette autre dimension est bien plus
passionnante et vaste, comme la nouvelle version de votre jeu préféré, ou comme
si vous passiez d'un studio à une villa avec jardin. Beaucoup de problèmes qui
avaient cours avant ont disparus. On profite d'une "promotion", ce
qui nous réjouis, temporairement, car il y a d'autres défis qui nous attendent
là, on nous demande une "maîtrise" d'un autre niveau, et beaucoup
d'incartades que l'on pouvait s'octroyer avant ne sont plus possibles… Alors on
se dit que la promotion c'est chouette mais qu'on aurait quand même pu nous
prévenir sur le contrat avant qu'on signe… mais si, mais si, regardez en bas,
écrit en petit là !
Bon, une fois la surprise passée et les nouvelles logiques
de la nouvelle dimension acceptée, c'est quand même bien mieux que la
maternelle !
Reprendre cette métaphore de la progression est bien utile
quand on se perd dans la fixation sur l'établissement définitif de la grande
perfection éveillée authentique (!). Pour autant, si on se laisse aussi prendre
au jeu de vouloir toujours passer dans la classe supérieure pour être un grand
(supérieur au petit, parce qu'après tout on aura plus de pouvoir (oui)), alors
nous nous rappellerons de la métaphore du lièvre et de la tortue, de celle de
la grenouille qui voulait être aussi grosse que le bœuf, mais surtout de celle
qui nous montre que tout est déjà parfait tel que c'est (je sais plus laquelle
c'est).
Donc on ne se perdra pas dans l'évolutionnisme, ni dans
l'éveillisme ; on veillera simplement à rester dans la Voie.
_____________
De la Voie, au lieu
de l'éveil
L'éveil spirituel
Voilà le fameux éveil dont tout le monde parle !
Je m'éveille du rêve de l'individualité, je ne suis personne
hormis ce rien, qui est au fond de moi et au-delà de tout.
J'ai "atteint" ou découvert la dimension
transcendante de l'être que je suis. Je suis pure conscience, pur esprit et je
ne suis que paix, silence et joie naturelle.
Je ne suis pas moi, je suis cela. Cela, l'indicible,
l'insaisissable, l'ultime. Ouf, je suis sauvé.
Évidemment cela ne vous arrive pas, c'est plutôt vous qui
n'êtes plus là. Il n'y a plus de moi auquel s'identifier, seule la présence
demeure, bien tranquille.
Je me réveille, toute cette histoire de moi en tant
qu'humain ayant des soucis ou des victoires : du vent, une blague, des
histoires à vous rendre chèvre !
Cela que je suis n'est ni pensée, ni désir, ni corps, ni
devenir, ni né, ni mort, totalement inconditionné, l'être essentiel à l'état
pur.
Alors je me réveille, ou cela se réveille et cela ne se
soucie plus du bonhomme ou du monde, vu que ce ne sont qu'illusions d'un rêve qui
se terminera un jour. Toute tentative d'obtenir quoi que ce soit ou d'être qui
que ce soit n'est que chimère et poursuite du vent. Je ne suis rien, et un rien
joyeux !
Tous les phénomènes ne sont que des formes mentales, des
images, des idées, des apparences, comme dans un rêve. Le monde n'est pas plus substantiel
qu'une bulle de savon ou une pensée. Tout cela n'a plus d'importance pour moi,
j'ai retrouvé ma vraie nature ; ou plutôt ma vraie nature s'est rappelée ce
qu'elle était au-delà de l'apparence humaine temporaire que j'ai.
Quand ce corps-mental disparaîtra dans la mort, il ne
restera que le rien, le pur être inconditionné, conscient de lui-même et dans une
félicité atemporelle. Je suis le rêveur originel et au-delà. Je suis.
Résumé : Je m'éveille au fait que la vie que je prenais pour réelle, est en fait un rêve. Je réalise que je ne suis pas la personne dans le rêve, mais une conscience transcendante qui rêve qu'elle est quelqu'un dans un décor tout aussi onirique.
Je m'abandonne à la volonté de dieu, je ne choisis rien et
je n'ai jamais rien choisis. Je n'existe pas, sauf en tant que pure conscience.
Je ne suis pas moi et ne l'ai jamais été.
A la mort je me dissous totalement dans le sans forme ; plus
rien sauf être-conscience-béatitude (Sat-Chit-Ananda). Moi-Je.
Ecueils : nihilisme, éveillisme, complexe de supériorité, guruisme, morbidité, mollesse, quiétisme, endormissement, éparpillement, routine, dissociation chronique, froideur, distance, indifférence, radicalisme, intégrisme…
L'éveil du cœur
Voilà une autre réalisation, je comprends que ce pur esprit
que je suis habite toute chose. Je m'éveille à l'immanence de l'être que je
suis. Je suis en toute chose et toute chose vis en moi. Je suis tout !
Je suis comme ce courant de conscience-énergie qui habite au
cœur de chaque être, de chaque atome, de chaque univers et de chaque rêve. Je
m'éveille de l'éveil de n'être rien, je comprends que le rêve est tout aussi
moi que le rien qui est au-delà du rêve, le rêveur Lui-même. Je comprends que
tout ce qu'on fait aux autres on me le fait à moi aussi. Je commence à avoir
quelques effluves d'amour et de compassion pour le rêve, dont j'avais mis tant
de temps à me séparer pour retrouver ma pure nature inconditionnée… Voilà qu'on
me remet le nez dans ce rêve illusoire ! Je ne l'avais pas vu venir celui-là,
autant l'autre (le spirituel) je l'ai attendu longtemps avant de m'abandonner
sans faire exprès. Et voilà t'y pas qu'il me monte un sentiment tellement
énorme que je suis totalement anéanti, une vague d'amour me traverse de haut en
bas et me met sous le nez la prétention égoïste de cet éveil spirituel qui n'était
que mon désir très personnel de ne plus souffrir et de pouvoir enfin quitter ce
monde pathétique !
Ça fait un peu drôle parce que ça bouscule dur mes dernières
vérités de transcendantalisme et nihilisme rigide. Tiens je commence à être
touché de nouveau par des trucs dont je n'avais plus rien à faire. Je me mets à
communier et à relationner extatiquement ferme avec tout un tas de choses. J'ai
comme des envies que les autres s'éveillent aussi… J'ai des choses que j'avais
laissées en plan depuis ma déconnexion d'avec le bas qui remontent… Je ressens
de plus en plus des courants d'énergies qui me traversent et les énergies
autour de moi ou chez les autres… Il y a comme un travail énergétique dans mon
cœur et dans mon corps qui sont de plus en plus costauds. Le rêve se densifie
et attire la lumière de l'être en lui, il a comme faim, lui aussi, de l'être.
Ma redescente dans le corps est un peu inconfortable, j'y serai bien resté moi
dans l'espace pur de l'être, dans ce fond ouvert, dans ce non-être. Quoi,
m'occuper de mon corps émotionnel, vous plaisantez, ça fait longtemps que j'en
ai fini avec lui, sans parler de ceux d'en dessous. Quoi, pas le choix… mais,
ça c'était ma réplique à moi avant !
Après ce sera mieux ? Oui, alors d'accord, mais là ça me
fait quand même une deuxième mort et un autre éveil dans mon éveil.
Résumé : Je m'éveille au fait que ce que le rêveur transcendent que je suis est aussi relié à toutes les énergies du rêve. Je réalise que la conscience que je suis est aussi une énergie invisible et universelle qui anime tout ce qui est.
Je suis amour. Je suis compassion. Je suis un avec
l'humanité. Je suis un boddhisattva qui œuvre en harmonie avec l'univers à
l'éveil des espèces et des mondes. Je suis au service du divin. Moi-Nous.
Le père et moi sommes un.
Après la mort je renaîtrais sous une autre forme, dans ce
monde où un autre pour continuer le chemin d'éveil des multiples mondes. Je
pourrais aussi me dissoudre, pour me reformer ensuite et ensemencer d'autres
temporalités avec les graines de mon esprit éveillé. Je suis le cœur, je suis
l'équilibre, je suis la voie du milieu, et je suis libre et équanime du fait de
disparaître ou d'apparaître, d'être ou de ne pas être, de m'incarner ou de me
réincarner ou de me désincarner. Je-Nous.
Ecueils : sauveur-victime, sentimentalisme, arrangeur et médiateur forcené, peur de la force, de la vitesse ou de l'intensité, romantisme, douceurisme, parfois traditionnalisme ou dévotionnisme
L'éveil du corps (ou
éveil "matériel")
Je prends conscience que l'esprit n'est pas seulement
au-delà ou au-dedans de la matière, mais est également la matière elle-même.
Nous réalisons que la matière ou l'énergie n'est tout simplement pas distincte
de la conscience. La matière n'est pas seulement "habitée" par
l'esprit, elle est l'esprit. Nous comprenons que conscience = énergie, même si
au premier réveil, nous avions réalisé que conscience ≠ énergie. Nous arrivons
donc dans des zones paradoxales (et quantiques) où une chose peut être une
chose et à la fois différente, voire son "contraire".
Je suis l'énergie, je suis la forme, je suis le temps. Mon
corps est mon esprit, mon esprit est mon corps. Donc tout est conscience ou
tout est énergie, c'est pareil, j'ai fini de séparer le divin d'avec ce qui
est.
Alors là c'est le grand jeu, non seulement je ne suis rien,
après je suis tout, et maintenant je suis quelqu'un ! Ça c'est la meilleure.
C'est comme une réincarnation de son vivant, c'est ça ? On refait
le chemin de quelqu'un vers le rien (la mort) puis vers le tout (l'âme) puis
retour vers l'individu (le corps). On repart au début mais avec une dimension
en plus. Et puis quand on retraverse le corps, on retrouve le vide, et la
boucle est bouclée. On se réveille du rêve d'être tout pour redevenir juste
quelqu'un… oui mais quelqu'un qui a réalisé qu'il n'est pas que quelqu'un, il
est aussi rien et tout !
Finalement l'intelligence multidimensionnelle m'explique
bien ça ; à un certain niveau je ne suis rien, à un autre je suis tout et à un
autre encore je suis quelqu'un. Et tout forme une entité consciente en
apparence séparée de son environnement et de sa source existentielle, mais
seulement en apparence car elle bien aussi pure conscience et tout ce qui
l'entoure à la fois. Quel sandwich !
Donc je m'éveille de l'éveil de l'éveil ! Tout cela est
comme des rêves en fractale ou un rêve dans un rêve, dans un rêve…
Un individu qui se rend compte qu'il n'est pas lui mais un
grand rêveur transcendant, qui lui-même se réveille d'être un rêveur
transcendant pour se retrouver être un rêveur immanent, qui finalement se
réveille encore pour se retrouver être un individu.
C'est drôle ! Quelle histoire ! On s'éveille à l'intemporel,
au vertical, puis au temporel général, l'horizontal, puis au temporel
particulier, l'individu, cette union du vertical et de l'horizontal.
On s'était totalement quitté pour refaire tout le chemin et
finalement se retrouver soi-même, plein de lumière.
On réalise la véritable non-dualité, qui est qu'il n'y a ni rêveur
ni rêvé, ni esprit ni corps, ni observateur ni observé, l'un et l'autre sont le
même. Il suffit juste de changer son regard et on découvre l'être que nous
sommes depuis différents points de vue et différentes réalités.
Les nihilistes ont raison de leur point de vue, les
panthéistes aussi, et les "individuationnistes" aussi.
On réalise cette fameuse assertion du soutra du cœur :
La vacuité c'est la forme, la forme c'est la vacuité.
Plus de distinction entre esprit et matière, spirituel et
matériel, éveillé et pas éveillé, quelqu'un et personne, pensée et non-pensée,
destin et libre arbitre, etc…
On a alors un magnifique corps de rêve, à la fois corps et
rêve, à la fois réel et illusoire, vous comprenez ?
J'ai cessé d'être pris par toutes les formes plus ou moins
subtiles de catégories mentales, c'est à-dire de représentations. Je me suis
libéré des fascinations matérielles et des fascinations spirituelles, je suis
libre. Tout est possible, tout dépend de votre point de vue et de vos
croyances, ce sont des créations de l'être dans l'être, des œuvres d'art,
toutes relatives, toutes vraies, toutes fausses. Vous êtes libre de croire et de
faire ce que vous croyez être vrai. Même si vous avez l'impression que cela
vous arrive et que vous n'y êtes pour rien, c'est juste une façon de voir les
choses, parce que dans une autre réalité vous avez tout choisi (dans une autre
dimension, vous êtes Dieu).
Vous avez accueilli la temporalité comme étant tout aussi
divine et lumineuse que la dimension inconditionnée. Vous avez rétabli
l'équilibre de l'être et aussi la justice qui veut que toutes les parties de ce
que vous êtes soient aimées d'égale façon. Le petit et le temporaire ou
l'illusoire sont aussi importants que l'absolu atemporel réel. Fini les
chouchous et la gueguerre, entre l'ombre et la lumière, l'au-delà et
l'au-dedans, l'au-dessus et l'au-dessous, le Père et la Mère, le réel et le
rêve, vous éveillé et vous pas éveillé, le spirituel et le matériel, le visible
et l'invisible. Ok. Vous êtes ce que vous êtes, dans tous les sens du terme, en
long en large et en travers, en absolu et en relatif, vous êtes. Vous êtes tout
ce qui est, sans exception aucune.
Mais ce n'est pas la fin du chemin possible, …
Sauf si vous y croyez bien sûr.
Cette réalisation va nous reconnecter aussi à l'éveil
spirituel et nous ouvrir les portes des mondes spirituels ou des mondes
parallèles selon la physique quantique. Il existe des mondes et des réalités
innombrables qui forment le "multivers" et qui sont également la
somme des mondes "probables" passés, présents et futurs (attention là
on commence à rentrer dans la science-fiction ou de la spiritualité-fiction !).
On prend conscience qu'en définitive tout est à la fois fictif et réel, que
nous vivons bien dans un grand rêve, mais que ce rêve est juste un aspect
possible d'un immense rêve, qui a toujours lieu, sauf dans les zones de la
conscience où il n'y a rien (c'est possible). Ce rien comme nous l'avons dit
n'est pas la "réalité ultime", mais juste une autre possibilité de
l'être. Il nous est possible d'apprendre, à l'instar des chamanes et autres
voyageurs multidimensionnels, à nous déplacer plus ou moins librement dans les
différentes dimensions de notre conscience, de notre univers. Nous pouvons donc
démultiplier nos domaines d'expériences à l'infini, notre seule limite étant
celle de notre imagination. Chaque chose que nous ferons ou apprendrons
dans ces autres dimensions aura une répercussion sur tous les autres mondes, et
donc sur celui où nous sommes sur notre Terre en 3D. De quoi donner le vertige
!
Je ne m'étendrai pas plus en détails ici là-dessus. Faites
vos expériences.
Résumé : Je m'éveille au fait que le rêveur que je suis est
aussi la substance même de tout ce qui compose la réalité. Je comprends que
rêves et réalités sont la même chose. Je comprends que je suis une forme
spécifique de la conscience et qu'il n'y a pas de séparation entre moi et le
rêveur transcendant. Je suis le rêveur en tant que moi. "Qui m'a vu, à vu
le Père".
Je suis conscience, je suis énergie, je suis énergie-matière, le suis la Nature,
je suis le monde, je suis les mondes. Je suis l'Univers, je suis les Univers. Je
suis moi, je suis mon Univers. Je suis le soleil central de mon univers rêvé et
habité par ce que je suis. Moi-Tout.
Tout est moi, guerre, souffrance, folie, extase, joie, paix,
etc…
J'oriente mon Univers dans la direction des mes intentions
et j'en récolte les fruits. Je suis le créateur de ma réalité. Je suis
responsable. Je suis un voyageur multidimensionnel volontaire et enjoué, pour
continuer de découvrir de multiples réalités et créations du grand Créateur. Je
me forge un corps de lumière afin de pouvoir continuer de vivre après la mort
physique, sans avoir à me dissoudre complètement. Je garde une individualité
(composée de la mémoire de toutes mes vies) qui continue de grandir infiniment
dans les univers probables que je choisis d'explorer. Je suis explorateur,
joueur et insaisissable. Je suis chaman ou initié, métamorphe. J'ai vaincu la mort et me
rapproche de Dieu toujours plus, tandis qu'il m'apparaît comme toujours plus
vaste. J'aime la Vie. Je suis infini. Je suis la Vie. Je-Moi.
Ecueils : héroïsme, luciferisme, individualisme, comportement à risque ou limite, tendances schizoïdes, voyagisme, agitation, illusionnisme, futurisme, attention à bien garder l'ancrage (si besoin cassoulet, choucroute ou raclette, au choix !) et rester connecté à la Nature, le plus possible.
__________________________
Le chemin de la
Lumière
Pour moi le chemin a commencé par le haut. C'est-à-dire
qu'il y a eu cet éveil spirituel, et ainsi le haut de ma structure s'est comme
remplie de lumière, c'est ouverte, "illuminée", et j'avais donc de la
lumière dans les yeux. Je pouvais donner ou transmettre cette lumière par le
regard (ce que font certains enseignants). Puis la lumière est
"descendue" plus bas est a commencé à aller habiter la région de la
poitrine, ce qui me permettait de partager la lumière avec la voix, la
communication, les sentiments, l'énergie invisible, etc…
Encore après c'est allé plus loin dans la descente pour
arriver dans le ventre, et là le corps a commencé à pouvoir vibrer plus fort,
et à partager la lumière grâce aux mouvements, à la danse et à travailler avec
la Nature.
Évidemment c'est très résumé et ce n'est pas aussi simple,
ni régulier que cela. En fait tous les "étages" sont mis à
contribution dans ce processus d'"illumination" des différentes
couches de l'être. Néanmoins c'est comme si la lumière se frayait un chemin, ou
se réveillait dans des couches de réalité de plus en plus denses. Ce qui permet
également de se révéler dans des couches de plus en plus subtiles. Comme si le
travail "vers le bas", s'équilibrait par un travail "vers le
haut". En même temps, le cœur s'ouvre davantage…
Dans tous les cas j'observe un processus progressif
d'ouvertures et d'harmonisation des dimensions (ou couches) qui nous composent,
parallèlement à une Présence qui s'approfondit et se renforce, sans effort.
Ici, l'être et le devenir collaborent naturellement. Tout en étant dans la
plénitude d'être simplement tel que je suis, tout mon être s'épanouit et évolue
vers une version toujours plus vaste de ce que je suis déjà. Révélant ainsi au
travers du temps le potentiel infini de ce que je suis à la base et dans le
fond.
C'est comme être au centre de la croix vertical-horizontal,
c'est comme la rencontre amoureuse constante du Ciel et de la Terre, qui créé
et recréé en permanence ce que je suis, de façon rythmique et éternelle. Une
régénérescence perpétuelle, sans début ni fin, comme si le corps temporel se
fondait dans les attributs divins de l'esprit. Un corps qui serait à la fois
dans le temps et dans le non-temps, à la fois énergie et conscience.
Ce qui, au passage, pourrait nous offrir de sortir du cycle
des morts et des renaissances.
Ce sont là en effet des initiations assez avancées quand
même. Sans compter qu'il y en a d'autres possibles ensuite. On peut explorer le
travail de Sri Aurobindo si cela nous attire, et voir qu'il va encore bien plus
loin que le "simple" corps de lumière (ou corps de résurrection pour
les chrétiens). Quant à moi je ne pourrais pas vous en parler car je n'en suis
pas encore là (le corps physique immortel ou supramental). J'ai simplement
l'intuition que c'est possible.
Résumé : la lumière chemine dans l'ombre afin de l'éclairer. Jusqu'à la réalisation qu'il n'y a pas d'ombre, mais que tout est divin, seuls les aspects et les énergies varient.
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La trinité ou
tri-unité
Vous avez réalisé l'être et l'unité par l'esprit, le cœur et
le corps. Vous avez rencontré différentes couches d'énergies qui maintenant ne
s'opposent plus mais sont réunies dans une même essence. Vous avez réalisé la
non-dualité. Vous êtes passé d'un mode fini de réalité à mode infini de réalité
(mode quantique), ce qui vous permet de rester souple et de tout accueillir
sans vous fixer sur une réalité davantage que sur une autre, sauf si c'est votre choix
délibéré. En terme spirituel on dira que votre âme s'est incarnée (en sachant
toutefois que l'âme, dans ce cadre, est comme l'écrin de l'esprit, une couche entre le corps et
l'esprit).
Vous êtes entrés dans une spirale évolutive possiblement
infinie, les différentes dimensions qui vous composent communiquent entre elle
et cela vous mets dans une mutation constante, vous êtes entrés dans le
continuum impermanent de l'être, vous êtes entré dans la Voie, vous êtes la
Voie (Je suis le chemin, la vérité et la vie… (JC)).
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L'individuation
Dans les ouvertures et travaux qui s'opèrent vers le bas, on
découvre que nous avons une identité propre, une essence propre à nous ; notre
vibration individuelle. Il nous est proposé d'assumer cette individualité comme une
création unique et exceptionnelle de forme divine.
Vous trouverez dans certaines mystiques (notamment Soufi),
l'explication de cette notion de "la perle sans prix" qui représente
l'unification de votre individualité et de l'esprit inconditionnel qui est
votre nature absolue. Ils disent que tous les attributs divins tel que lumière,
amour, paix, etc… sont des attributs impersonnels et que tout ce qui es divin
est impersonnel. Le seul attribut divin personnel possible c'est vous,
l'individu que vous êtes (aussi). On arrive à quelque chose de vraiment
non-duel où l'inconditionnel et le conditionnel fusionnent pour donner quelque
chose de mystérieux et de difficilement saisissable par la tête.
C'est de cette individuation dont je parle, pas juste de
l'équilibre de votre persona (rôle social). En terme gnostique on dirait plutôt
Vous-Christ. Ce vous individué sera la matérialisation exceptionnelle de votre
forme à vous de l'éveil, votre éveil. Et cela en dehors de tous les repères ou
références connus de ce qu'est un "Christ" ou un "maître".
Nous devons le découvrir, le rencontrer, tout en le créant, par nous-mêmes ce
nous individué. Il est un mystère, un inconnu, pas cet idéal du moi ou du super
moi, non, vous libéré, vous émancipé, vous épanoui. A quoi ça ressemble ? Parce
que cela ne sera pas une imitation ou un plagiat d'un autre ou d'une autre qui
est notre modèle. C'est retrouver toute cette profonde solitude d'être son
propre modèle et son propre maître ; c'est s'assumer spirituellement
entièrement, quitte à ne pas être en accord avec tous les autres éveillés de la
planète ou des autres mondes. Vous êtes votre propre lumière et donnez votre
propre lumière sous la forme et dans la bande de fréquence unique qui est la
vôtre. C'est la lumière (ou Dieu) en tant que vous. Et c'est une création
inédite, et qui ne sera peut-être qu'éphémère, comme une fleur, une montagne ou
un système stellaire. C'est aussi ce qui en fera la beauté, dans un monde
infini, rien n'est définitif. La mort nous rend tellement de bons services ! Et
puis l'éternité, et même l'au-delà du temps sont dans l'instant, alors il se
peut aussi que cela soit une création qui demeure à jamais, ou qui n'a jamais
existé !
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L'éveil de la
conscience est l'accession directe ou progressive de la conscience d'un
individu à une autre dimension de la conscience. Si l'éveil est direct, il peut
y avoir un problème d'intégration entre les deux dimensions qui ne s'accordent
pas vraiment (l'une toise l'autre). Sinon l'évolution progressive permet une
intégration efficace et "en douceur", mais va manquer de marquer
l'évolution de façon claire (on ne sait pas qu'on est éveillé !).
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Nous vivons un rêve dans un rêve dans un rêve, etc…
A chaque "éveil" on "monte" d'un niveau
de rêve…
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J'en profite pour remercier Krishnamurti de nous avoir aidé à commencer de pouvoir nous libérer des formes caduques de paradigmes spirituels, entre autres.
Je remercie également la Nature de m'avoir permis de revenir sur Terre.
Aphorisme bouddhiste de je ne sais plus qui :
"Au début (du chemin) il y a la religion, puis il y a la spiritualité, et enfin la réalité".
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